1887-1909, les réalisations tourangelles d’Edmond Chaumier

Pour les autres périodes de la vie d’Edmond Chaumier, voir :

1853-1872, la jeunesse d’Edmond Chaumier

1872-1880, formation médicale d’Edmond Chaumier

1881-1886, la période pressignienne d’Edmond Chaumier

1910-1922, la gloire de l’Institut Vaccinal du Dr. Edmond Chaumier

1923-1931, les honneurs et la fin de vie d’Edmond Chaumier

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== En Chantier ==

 »’1887 »’

Edmond vient s’installer à Tours. Compte tenu de ses fonctions de secrétaire général du Syndicat des Médecins d’Indre-et-Loire, ce n’était pas un inconnu pour les confrères de Tours.  »Qui lui succède au Grand-Pressigny ?? »

Au sein du conseil municipal du Grand-Pressigny, Chaumier est elu délégué aux élections sénatoriales en décembre 1887.

Il s’installe probablement dès le départ au 19 bis rue de Clocheville, comme spécialiste des « Maladies des Enfants ». Cette légitimité lui venait non seulement de son externat en 1874 chez le Pr. Parrot, mais elle avait été savamment orchestrée par ses contributions au Concours Médical. En effet, sa Revue de la Presse étrangère ; journaux américains était très orientée pédiatrie, et ses travaux originaux étaient tous sans exception de la pédiatrie (cf. publications d’Edmond Chaumier). Ses engagements en faveur de la loi de Théophile Roussel (via le Syndicat des Médecins d’Indre-et-Loire) et dans le Bulletin des nourrices au sein d’Indre-et-Loire confirmaient cette engagement dans le domaine de la protection infantile.

Voir aussi sa formation de pédiatre auprès de Jules Simon aux Enfants-Malades.

Dès son arrivée à Tours, il fonde l’ »Institut Vaccinal du Dr. Chaumier » (d’après la Gazette Médicale du Centre, tome 7, p404, 15 juillet 1923 ; info confirmée par source Mme Méry et par les Titres et Travaux d’EC).

La vaccine lui a-t-elle été fournie par le Concours Médical ? Comment la propageait-il ??
Quels étaient les statuts de la société ? Ceci supposerait qu’entre 1887 et 1889, il produisait son vaccin chez lui, au 19 bis rue de Clocheville.

Il publie « De l’ivresse chez les enfants, à propos d’un enfant de 2 ans ½ ivre-mort » dans la Revue mensuelle des Maladies de l’Enfance. 1887 ; V : 70-73.

 »’1888 »’

Le 25 avril, sa mère, Honorine Chaumier, décède à Saint-Flovier à l’âge de 77 ans, munie des Sacrements de l’Eglise.

 »’1889 »’

Edmond est admis comme membre correspondant de la Société Archéologique de Touraine (présenté par ??). On est alors certain qu’il habite 19 bis rue de Clocheville à Tours

Ouverture du dispensaire (d’après ses Titres) au 10 rue des Acacias, avec les Religieuses de la Providence, de la Pommeraye. Il y vaccine (vaccin de génisse) (voir Billet d’Edmond Chaumier de début 1892), mais rien sur le lieu de production du vaccin.
En ce qui concerne le dispensaire lui-même, l’idée d’en fonder un lui était peut-être venue de la lecture en 1885 d’un article du Concours Médical consacré aux dispensaires d’enfants (CM 1885; VII: 203)

Des sources (ANORM ? A vérifier+++) semble indiquer que l’usage de la glycérine pour conserver le vaccin a été introduite en 1889 mais cette information est erronée (même dans l’Institut de Chambon je pense). Il en est question au moins dès 1884 (article de M. Ernest Chambard, chef de clinique à Lyon et conservateur du vaccin municipal, à propos de la préparation et de l’emploi de l’électuaire vaccinal (adjonction de glycérine) (CM 1884; VI: 250-1).  »Edmond Chaumier en faisait-il usage, ou utilisait-il du vaccin de génisse frais, comme cela se pratiquait majoritairement à l’époque ? »

 »’1890 »’

Edmond Chaumier commence à s’intéresser aux « végétations » (« Des tumeurs adénoïdes du pharynx nasal » Gaz. d. hôp. 1890). C’est probablement à cette époque qu’il importe à Tours les adénotomies (ablation des végétations), ce qu’il fut le premier à pratiquer à Tours, comme le mentionne René Boureau dans son ouvrage sur Clocheville, en page 58 : « A cette époque (1896), une simple ablation de végétations adénoïdes était considérée comme une opération importante qui nécessitait le chloroforme et un aide. Ces adénotomies avaient été importées à Tours par mon axcellent ami le Dr Chaumier qui les appelait, pour en vulgariser l’indication la plus fréquente, le traitement chirurgical des bronchites ».

Exposition rétrospective de la Société Archéologique de Touraine sur le Gd-Pressigny (collection Abbé Brung). Edmond Chaumier, adhérent de fraîche date, a-t-il joué un rôle ? Il connaissait bien le Grand-Pressigny…

Michel Bartoli (beau-père d’Edmond) cesse ses fonctions d’économe au lycée Descartes et prend sa retraite.

En décembre, avec Paul Triaire, il commence à réfléchir à fonder un sanatorium et une Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine

 »’1891 »’

Réunion en avril d’un premier comité de l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine, sous la présidence d’Hérard, avec une conférence de Léon Petit, fondateur d’Ormesson.

 »’1892 »’

Edmond habite toujours 19 bis rue de Clocheville à Tours (Bull SAT, vol IX)

Exposition nationale de Tours : présentation des collections de l’Abbé Brung et reconstitution de la Grotte des Fées par LeDouble. On parle très peu d’Edmond Chaumier dans le journal officiel de l’Exposition, si ce n’est pour rappeler qu’Auguste Léveillé et lui avaient reçu une délégation de l’Ecole d’Anthropologie de Paris en 1886 à Grand-Pressigny (n°29, p1-2), et pour préciser qu’il a envoyé une lettre, ainsi que Jules Brissonnet, pour demander d’excuser son absence le 5 septembre lors de la venue de la délégation de l’Ecole d’Anthropologie de Paris.  »Ne voulait pas contribuer à l’heure de gloire de LeDouble ? »

Lancement du sanatorium du Petit-Bois à Ste-Radegonde, et mise en place de l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine (statuts non encore déposés)

 »’1893 »’

Mission en Italie à l’effet d’y étudier les causes du rachitisme. Ses Titres mentionnent qu’il est « Chargé de Mission du Ministère de l’Instruction Publique en Italie pour étudier le rachitisme ». C’est en fait sur sa demande, et l’appui de l’Académie de Poitiers, que le ministère va le charger de cette mission. Apparemment les demandes auprès de ses confrères ne lui suffisait plus (cf Enquête sur le rachistisme), il voulait faire une enquête nationale et élargir à l’Italie.
N’y a-t-il pas alors un lien avec son beau-père retraité qui venait de ce Ministère et qui aurait pu le pistonner ? Est-ce à cette occasion qu’il établit le premier contact avec Dante de Blasi ?

Membre du comité fondateur de l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine sur l’instigation de M. Lainé, notaire à Tours. Parmi ses membres on compte: Mame, Drake Del Castillo Jacques et Emmanuel, l’abbé Maugis, l’abbé Moussé, le Docteur Guérault, Dr Triaire. Une lettre du maire de Tours au Préfet signale que « malgré les opinions cléricales et antirépublicaines bien connues de la majorité des membres composant le comité provisoire de l’Oeuvre », il ne s’opposait pas à sa création pour son but humanitaire.

 »’1894 »’

Chaumier participe au Congrès de l’AFAS à Caen, ainsi qu’au congrès international de la médecine à Rome.

26 décembre : Soutenance à Paris de la thèse d’Henri Chaumier (branche Auguste Chaumier), neveu d’Edmond, consacrée au « Traitement des congestions actives des voies respiratoires par le enveloppements hydriques » (BIUM 1994-95 n°77). Edmond Chaumier semble avoir inspiré au moins en partie le sujet de cette thèse (voir extraits à la page Auguste Chaumier). Dans le jury se trouvait Letulle, ami d’Edmond Chaumier.

 »’1895 »’

Cette année-là, Chaumier participe à trois congrès à Bordeaux : le Congrès français de chirurgie, le congrès périodique de gynécologie, d’obstétrique et de pédiatrie. Il est également vice-pésident de la section médecine du congrès de l’AFAS.

Description de l’asino-vaccine. Production d’un mémoire soumis à l’Académie de Médecine.

 »’1896 »’

Il déménage en début d’année au 15 Bd Béranger (cf. Lettre d’Edmond Chaumier du 20 mars 1896)

Mission en Belgique chez Warlomont « Etude de la culture de la vaccine animale et de l’organisation de la vaccination ». On apprend dans son dossier de mission par une lettre adressée au ministre de l’instruction publique, qu’il connait « personnellement » le député d’Indre-et-Loire, Drake Del Castillo.

Fondation de la Gazette Médicale du Centre (31/10/1896), qui prend le relais du précis et du recueil. Fondée par E. Chaumier (maladies des enfants), avec Lapeyre (Chirurgie, gynécologie opératoire ; en 1912 Pr. de Pathologie externe), Boureau (Bactériologie, Urologie), G. Labit (maladies du nez, des oreilles et du larynx), et Triaire (accouchements, gynécologie). Meunier ?

Avec René Boureau, ils produisent un mémoire « Les microbes du vaccin », soumis à l’Académie de Médecine et qui obtiendra une médaille d’argent. Ce mémoire sert de base à un article cosigné par eux dans le premier numéro de la Gazette Médicale du Centre (1er n° de novembre). Edmond y écrit aussi un autre article d’ordre professionnel

Introduction de l’asino-vaccine en 1896 (Bull. Acad. Sci 1924 ; 178 : 1224) dès cette date.

 »’1897 »’

Edmond habite 15 Bd Béranger (Bull. SAT, vol XI)

Décès de Nelly Chaumier, épouse d’Auguste Chaumier. Henri Chaumier, leur fils, fait concevoir le monument funéraire par Hector Guimard, architecte parisien (Art Nouveau), encore assez peu connu à l’époque.

 »’1898 »’

Edmond est chargé d’installer un service de radioscopie et de radiographie à la maison de santé de Saint-Gatien, sur le modèle de celui du Prof Bouchard de la Charité à Paris. Comme il avait à peu près carte blanche sur la dépense a effectué, il fit le tour des laboratoires parisiens pour trouver le meilleur système. L’appareil du Prof Bouchard lui a semblé convenir parfaitement à ses souhaits. Il acquit le même. L’appareil provenait de la Maison Radiguet (fondée en 1805). Pour fonctionner l’installation devait comprendre une source d’électricité (pour le cas de St-Gatien, il s’agissait d’une batterie de 14 accumulateurs), une bobine pouvant donner une étincelle d’au moins 0,25 cm, une ampoule à rayons X (type bianodique : la plus perfectionnée), un écran pour la radioscopie, ou une plaque photographique pour la radiographie, et divers accessoires. Chaumier avait acheté également un trembleur à pétrole Radiguet qui évitait tout tremblement lumineux lors de l’examen radioscopique. Voici à peu près la dépense effectuée [1]

Selon un inventaire de l’hôpital Saint-Gatien (s.d : mais probablement ap. 1918) une salle de radiographie y avait été installée.

 »Sources » : CHAUMIER, Edmond, « L’installation radioscopique et radiographique de la maison de santé Saint-Gatien, à Tours » in  »Gazette Médicale de Tours », 1898, pp.60-61. (+ photos)

 »Note : Après cet article, la Gazette Médicale du Centre va être envahi de clichés radio. dans tous les articles où le système a été utilisé. »

AM, 3Q Maisons de Santé (Maison de Santé Saint-Gatien)

 »’1899 »’

dans l’annuaire de l’Union des Syndicats Médicaux de France, concernant le Syndicat des Médecins d’Indre-et-Loire, on trouve notamment parmi les membres, Barnsby (chirurgien), Boureau, Chaumier Ed (maladies des enfants), Dubreuil-Chambardel (orthopédie), Durand, Grasset, Herpin. Barnsby était aussi directeur de l’Ecole de Médecine
Le 23 juin, Edmond et Marie Chaumier achètent ce qu’il reste du château de Plessis-les-Tours pour 25.000 F à M. Julien Betit (Petit ?) de Vauzelles et Mme de Quinemont (Croix-Montoire, commune de Saint-Symphorien): minute du notaire M. Lainé à Tours (3 et 20 juin)

 »’1900 »’

Admission d’Etienne Chaumier, neveu d’Edmond, à la Société Archéologique de Touraine. Louis Dubreuil-Chambardel y devient membre titulaire le 27/6/1900 (il sera ensuite au conseil d’administration)

 »’1901-1902 »’

Premières expériences de variolo-vaccine à Plessis-les-Tours alors indemne de toute production de vaccine. Ce qui suppose l’achèvement de la restauration (des gros travaux). Jusqu’alors, l’hébergement des animaux se faisait aux abattoirs.

Création le 6 juin de la Ligue contre la tuberculose en Touraine, dont le président est Boureau. Chaumier y est membre.

 »’1902 »’

Loi sur l’obligation de vaccination
le 22 juillet, Soutenance de la thèse d’Albert Chaumier, fils d’Armand Chaumier, neveu d’Edmond. « La variole, maladie professionnelle évitable. Etude d’Hygiène sociale » (BIUM 1901-02 n°579)
La même année, décès du frère aîné d’Albert, Georges, à l’âge de 31 ans, d’une pneumonie (date ?)

A quelle date Marcel Belin, vétérinaire, est-il recruté par Edmond Chaumier ? (il est né en 1885 à Pithiviers) A-t-il fait ses études à Maisons-Alfort et EC l’a-t-il fait venir exprès, afin de remplacer M. Jactel ?
Idem pour M. et Mme Marteau (à l’achat de Plessis-les-Tours ?)

 »’1903 »’

Fondation à Paris de l’œuvre de préservation de l’enfance contre la tuberculose (OEuvre Grancher) par Jacques-Joseph Grancher. Edmond Chaumier fondera l’OEuvre Grancher en Touraine (cf. ses Titres).

A noter la similitude des termes entre l’immunologie (le vaccin préserve, protège,…) et les œuvres sociales (la société doit préserver l’enfance, protéger l’enfant et la mère, PMI,…). Les médecins immunologistes du début du XXème siècle (Grancher, Roux, Calmette, Chaumier…) avaient donc une préoccupation de santé publique (protection des populations vis-à-vis des épidémies par la vaccination) qui se doublait d’une action « hygiéniste » à l’échelle individuelle. On vaccinait des jeunes enfants, ce qui permettait d’avoir une action sur les mères ?

 »’1904 »’

Inspection de l’Institut Vaccinal (et création officielle d’après les documents des archives départementales à la côte 5M). Voir le rapport Barnsby.
Meeting à Londres : propagation de la variole par les aérosols

 »’1905 »’

 »’1906 »’

Fondation d’une filiale de l’OEuvre Grancher en Touraine (Indre-et-Loire), a priori par Edmond Chaumier si on en croit ses Titres (le nom du fondateur n’est pas mentionné en 1953 dans le fascicule du Cinquantenaire). Dès ce moment-là, le 5ème foyer de l’œuvre est ouvert à Bléré, et dirigé par R. Lemesle, le neveu d’E. Chaumier (Cinquantenaire de l’œuvre Grancher, page 24) [En 1953 (p. 29), la filiale a son siège en préfecture ; le Pdt est le Dr. Ranjard et la secrétaire générale Mlle le Dr Edith Sourdillon]

Chaumier fournit du vaccin à 43 départements français pour la vaccination obligatoire. Il en envoie régulièrement aux instituts vaccinaux en Europe (Londres, Madrid, Bilbao, Saint-Sébastien, Dresde, Weimar, Strasbourg, Metz, Dublin, Lausanne, Bucarest,…), aux instituts Pasteur de Tunis et de Saint-Louis et aux centres vaccinogènes de l’AOF.

 »’1907 »’

Thèse de René Durand, fils de Jules « De la sérothérapie dans la variole » (70 pp, côte BIUM n°449). La thèse était de toute évidence sinon dirigée, du moins inspirée par Edmond Chaumier. A lire+++ Y a-t-il eu préparation de sérum anti-variolique à Plessis-les-Tours ? C’est très vraisemblable, d’autant que Marcel puis Claude Belin se lanceront eux-mêmes dans la production de sérum animal (à des fins vétérinaires).

 »’1908 »’

Visite du foyer de Bléré de l’OEuvre Grancher (dirigé par le Dr. R. Lemesle) par le Dr. Roux et le Dr Granjux (voir photo revers page 12 du fascicule Cinquantenaire de l’œuvre Grancher).

 »’1909 »’

Admission du Dr Henri Chaumier, neveu d’Edmond, à la Société Archéologique de Touraine.
Edmond Chaumier habite toujours 15 Bd Béranger (courrier en possession de J. Bonodeau)

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