Pour les autres périodes de la vie d’Edmond Chaumier, voir :
1853-1872, la jeunesse d’Edmond Chaumier
1881-1886, la période pressignienne d’Edmond Chaumier
1887-1909, les réalisations tourangelles d’Edmond Chaumier
1910-1922, la gloire de l’Institut Vaccinal du Dr. Edmond Chaumier
1923-1931, les honneurs et la fin de vie d’Edmond Chaumier
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»’1872 »’
A la fin de l’année 1872, près de 20 ans après son frère aîné, Edmond suit ses traces et entre à l’Ecole Préparatoire de Médecine de Tours, toujours dirigée par le Pr. Félix Herpin. Cette année-là, le 19 décembre, le discours de rentrée fut prononcé par le Pr. L.J. Charcellay (clinique interne, élève de Bretonneau) sur la variole et la vaccine (mentionné dans Moline I).
»’1873-74 »’
Edmond fut lauréat de l’Ecole de Médecine de Tours (mentionné sur sa thèse) ( »qu’est-ce au juste ? »). En 1873, il obtint une mention très honorable et une médaille de bronze, de même qu’en 1874. On ne se hasardera pas à comparer les médailles obtenues par Edmond à celles obtenues par son frère aîné (argent et vermeil) car il est possible qu’Herpin ait peu à peu accru la sévérité aux examens, de façon à donner une meilleure image de l’Ecole de Médecine de Tours à l’extérieur (Moline I, p43).
Alors même qu’Edmond était à l’Ecole de Médecine, Jeanne naquit au foyer d’Armand et Louise, en 1873. Un peu plus tard en 1876, c’est Albert qui naquit chez Armand et Louise. Edmond était probablement déjà trop âgé pour avoir pu tisser des liens de complicité avec ses neveux et nièce du côté d’Armand.
»’1875 »’
Après avoir passé le concours de l’externat à Paris, Edmond prend ses fonctions d’externe le 1er janvier 1875 à l’hôpital des Enfants-Assistés http://www.aphp.fr/site/histoire/enfance_assistee.htm, dans le service du Pr. Jules Parrot. A la fin de l’année, J. Parrot conclut « Elève très régulier dans son service et d’un caractère doux », tandis que le directeur parle d’un « élève très exact dans son service » (archive AP-HP).
Il est à peu près certain qu’Edmond Chaumier vouait une admiration sans borne à son « Excellent Maître », le Pr. Parrot, le seul qui soit nommément mentionné dans les dédicaces de sa thèse. Edmond sera comme lui spécialisé dans les Maladies des Enfants, écrira sur la syphilis, le pneumocoque et l’allaitement artificiel, utilisera les ânes pour propager la vaccine, s’intéressa à la préhistoire, et finira par entrer à l’Académie de Médecine comme membre correspondant. Dans sa nécrologie, Lucien Camus soulignera discrètement cette influence de J. Parrot (« Le hasard des circonstances et surtout l’heureux choix qu’il sut faire des maîtres qui l’initièrent à la Médecine […] »).
»’1876 »’
Edmond prend ses fonctions d’externe le 1er janvier 1876 dans le service du Pr. Laboulbène à Necker. Il en démissionnera le 18 août de la même année, pour des raisons inconnues, probablement personnelles ou familiales puisque personne ne semble lui en tenir rigueur. En effet, M. Laboulbène dit qu’ « il a quitté son service de bonne heure cette année » et qu’il n’a « pu le connaître à fond ». Le directeur, lui aussi, n’aura « rien à dire sur cet élève » (archives AP-HP).
Edmond Chaumier ne prendra pas la peine de dédicacer sa thèse à son maître Laboulbène, qui ne fera pas partie de son jury non plus. »Quel type de service avait-il ? Infectiologie ? Hygiène ? Edmond aurait-il pu y apprendre des techniques de laboratoire et se familiariser avec la biologie ? »
»’1876-1877 »’
On ne sait pratiquement rien de cette période de la vie d’Edmond Chaumier. Où est-il ? Service national ?? On ne sait pas ce qui a poussé Edmond à interrompre son externat. A-t-il essayé de se présenter sans succès au concours d’internat ? Lui fallait-il revenir rapidement à Saint-Flovier pour reprendre le cabinet laissé vacant à la suite du décès de son père en 1870 ? Dans ce cas, il n’aurait sans doute pu exercer que comme officier de santé puisqu’il n’était pas thésé
La seule information dont on dispose est qu’ »en 1876 et 1877, il suivait assez fréquemment les consultations du samedi du Dr. Jules Simon, à l’hôpital des enfants » (hôpital des Enfants-Assistés ?) (Concours Médical 1884; 6: 618-22 et 627-8)
»’1878 »’
Finalement, c’est le 5 août 1878 à 1 heure (de l’après-midi), qu’Edmond soutient sa thèse » »’Un chapitre de l’histoire des maladies constitutionnelles : la migraine »’ » Thèse pour le diplôme de docteur en médecine, Faculté de Médecine de Paris (n°363). Le jury était composé du Pr. Parrot, président, du Pr. Potain, et des Prs. Ag. Pozzi et Farabeuf.
»La thèse a été publiée ensuite (Typographie N. Blanpain, Paris). Qui a financé la publication ? Pourquoi avoir publié une thèse qui n’avait peut-être pas une grande valeur ? Edmond devait avoir une assez haute opinion de lui-même (cf. commentaires de Bertrand de Toffol »)
Il est surprenant que le sujet de sa thèse ne soit pas en relation avec la pédiatrie. De toute évidence, le sujet ne lui a pas été donné par Jules Parrot (qui était néanmoins dans son jury), bien que ce dernier connaissait bien la neurologie et entretenait des relations avec Charcot. C’est Edmond Chaumier lui-même qui a choisi le sujet car il était migraineux et d’une famille de migraineux, et il cherchait à comprendre l’origine de son mal. Je ne suis pas sûr qu’il y soit parvenu ; en tout cas, on n’entendit plus jamais parler de migraine dans la suite de sa carrière…
Même si cette thèse ne paraît pas jouer un grand rôle dans la carrière d’Edmond Chaumier, elle mérite qu’on s’y intéresse. Tout d’abord parce qu’elle fait partie des rares thèses de médecine de cette époque à avoir été numérisée par la BIUM//web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?cote=TPAR1878x363&do=chapitre. »Question: pourquoi elle? et pourquoi lui? »
La réponse pourrait se trouver en partie dans le fait qu’Edmond Chaumier serait un des premier à envisager un lien entre migraine et orgasme.
On peut en savoir plus sur cette pagehttp://www.eldiariomontanes.es/prensa/20070324/sociedad/migrana-orgasmo_20070324.html. C’est en Espagnol, mais on peut sans le pratiquer en comprendre les grandes lignes.
»’1879 »’
Edmond est déjà membre sociétaire de l’Association de prévoyance et de secours mutuels des médecins du département d’Indre-et-Loire (J. Moline, Histoire de l’Ecole de Médecine et de Pharmacie de Tours 1803-1970, tome II, p371), et cette liste indique qu’il exerce à Saint-Flovier. Le Dr. Jules Durand, d.m., Le Grand-Pressigny, y est mentionné comme étant en cours d’admission, ce qui corrobore les éléments provenant du Dr. Bonodeau selon lesquels son grand-père s’est installé au Grand-Pressigny en 1878 environ (comme médecin et pro-pharmacien).
La famille Chaumier nous a également indiqué qu’Edmond Chaumier avait exercé quelques temps à Loches. Edmond Chaumier s’est donc installé à Saint-Flovier puis à Loches avant de remplacer Jules Durand au Grand-Pressigny, détail que néglige sa biographie officielle…
En 1879 également, Jules Durand, son ami d’enfance ( »ont-ils continué à se fréquenter à l’Ecole de Médecine de Tours ou à la Faculté de Médecine de Paris ? ») épouse la fille du député/sénateur Nioche (radical), Fanny Nioche, à Bossay. Ils iront habiter Preuilly sur Claise, où Jules Durand s’installera comme médecin. Edmond Chaumier profitera de l’occasion pour lui succéder au Grand-Pressigny (en 1880 ?).
Catégorie: Chaumier
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