Laboulbène

 »’LABOULBENE (Joseph Jean) Alexandre »’ (1825-1898)

Originaire d’Agen, passionné d’entomologie, il reprit ses études, monta à Paris et y fit ses études de médecine (externe, interne en 1849, thèse en 1854). En 1871, à 46 ans, il épouse une angevine originaire de Saint-Denis d’Anjou. Samuel Pozzi était l’un de ses cousins.

De confession catholique, il fut « médecin par quartier » du prince Jérôme Bonaparte et vécut au Palais-Royal jusqu’à la mort du prince en 1860. Il fut ensuite médecin de l’Hôpital Saint-Antoine, de l’hôpital Necker et de la Charité. Nommé agrégé en 1860 (médecine), il était surtout attiré par l’entomologie, la zoologie, la parasitologie, l’anatomie comparée et l’anatomie pathologique. Faute de chaire vacante dans ces disciplines, il finit par devenir titulaire de la chaire d’Histoire de la Médecine et de la Chirurgie à la Faculté de Médecine de Paris en 1879, chaire que Jules Parrot avait fait transformer pour lui en chaire de Pédiatrie et qui était donc vacante.

C’est en 1876 (1er janvier – 18 août) qu’Edmond Chaumier deviendra l’externe du Pr. ag. Laboulbène, à l’hôpital Necker. Il est dit dans l’ouvrage de Beurnier et Cambours : « Tous les étudiants qui avaient passé par ses mains, Laboulbène les entourait de ses soins, s’intéressait à eux, leur prodiguait ses conseils et les appuyait de toute son influence et de tout son crédit. Lorsque, reçus docteurs, ils étaient partis pour prodiguer aux malades les bienfaits de leçons du maître, il conservait avec eux à distance d’amicales relations ». Difficile de dire qu’Edmond Chaumier en a profité. Peut-être…

Quelques pistes dans ce sens :

J.-A. Laboulbène a publié quelques travaux sur la variole et la vaccine (pp446-447 de l’ouvrage de Beurnier et Cambours), notamment en 1875 (l’année précédent le passage d’Edmond Chaumier comme externe dans son service) :  » »’Du vaccin humain comparé au vaccin de génisse »’ » (Bull. Soc. med. hôp. Paris, 1875, 2ème série, t. XII, p280). Par ailleurs, publications sur la fièvre typhoïde (dothiénentérie). Des documents conservés à l’Académie de Médecine indiquent que l’intérêt de Laboulbène pour la variole et la vaccine était plus ancien : N° 772 (1644).
Épidémie de variole. Recherches cliniques sur la variole et la vaccine. Concours pour le prix Monthyon 1843 ; N° 773 (1645). Recherches sur la variole et sur plusieurs autres fièvres éruptives par A. Laboulbène, 1853 ; N° 774 (1645 bis). Recherches cliniques et anatomiques sur les fausses membranes pour étudier les maladies appelées diphterite et muguet. Concours de l’internat, 1852

En tant que Pr. d’Histoire de la Médecine, Laboulbène publia en 1880 sur l’histoire du  »’journalisme médical »’ (cf. pp36-59 de l’ouvrage de Beurnier et Cambours). Il y est dit qu’en 1880 la France tient la tête avec 147 journaux (133 pour la confédération germanique, 69 pour la Grande-Bretagne, 52 pour l’Autriche, 51 pour l’Italie,…). L’Amérique (dans son ensemble) publie 183 journaux, contre 585 pour l’Europe. Il n’y parle pas du tout du Concours Médical (à peine créé) et insiste sur la Gazette Médicale de Paris dans laquelle Edmond Chaumier publiera en 1885-86, après s’être essayé dans le Concours Médical ( »hypothèse : sur les conseils de Laboulbène ? »)

Elève de Charles Robin et ami de Claude Bernard avec lesquels Laboulbène fonda en 1848 la Société de Biologie, dont les comptes-rendus et mémoires sont publiés dans la Gazette Médicale de Paris. Il devient président de cette Société en 1882 ( »Edmond Chaumier en était-il membre ? »).

Membre de l’Académie de Médecine en 1873 (section d’anatomie pathologique), il en devint président en 1893 jusqu’à sa mort en 1898. Les premiers mémoires d’Edmond Chaumier présentés à l’Académie de Médecine datent de 1891 et 1892. Celui sur l’asino-vaccine date de 1895.

Laboulbène a présidé (et dirigé) en 1892 la thèse de Jules Coquerelle sur « Bretonneau (1778-1862). La doctrine spécifique, ses origines et son évolution ».