»’BRETONNEAU Pierre-Fidèle »’ (1778-1862). Plusieurs pages web sont consacrées à ce célèbre médecin tourangeau, né à Saint-Georges-sur-Cher : http://www.loire-france.com/personnalites/medecins/bretonneau.htm, http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bretonneau, http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/bretonneau.html.
Bretonneau semble avoir eu des liens très étroits avec l’aventure vaccinale, non seulement parce qu’il était lui-même médecin vaccinateur et qu’il inventa l’usage du tube capillaire pour conserver la précieuse semence, mais surtout parce qu’il avait cotoyé de près Husson, le responsable du Comité Central de Vaccine.
Il avait notamment été son condisciple à l’Ecole de Santé de Paris créée en 1795 pour réorganiser la formation des médecins (elle deviendra Faculté de Médecine en 1801). Dans cette école il côtoya Husson, Duméril, Guersant,… (sur cette Ecole, voir l’article de Roselyne Rey de 1993 http://www.inrp.fr/publications/edition-electronique/histoire-education/INRP_RH057_2.pdf. Une bonne partie des anciens de ces élèves se sont ensuite retrouvés à la Société médicale d’Emulation, dans laquelle on trouvait également le chirurgien Larrey.
Le « tube Bretonneau » semble avoir été initialement mis au point pour collecter la clavelée et pratiquer des clavelisation ; la première description serait dans le tome 28 (1807 ?) des Annales de l’Agriculture française http://books.google.fr/books?id=Jdo6AAAAcAAJ&pg=PA64&dq=tube+de+Bretonneau+comit%C3%A9+de+vaccine&hl=fr&ei=w1vVTOO9KseOjAeoxNTiCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7&ved=0CE8Q6AEwBg#v=onepage&q=tube%20de%20Bretonneau%20comit%C3%A9%20de%20vaccine&f=false. Un lettre de Bretonneau à Cloquet datée du 14 frimaire an XII (6 décembre 1803) indique « […] communiquant à notre ami Duméril, la première fois que vous aurez envie de le voir, un nouveau procédé que j’ai imaginé pour conserver et transmettre le vaccin. Je le crois plus facile d’emploi sur qu’aucun de ceux jusqu’ici employés ». La suite de la lettre parle de vaccination. (Lettre XIV dans l’ouvrage de Theuriau exploitant des lettres se trouvant sous la côte 1444 dans le fonds ancien de la Bibliothèque municipale de Tours ; fonds Watier C141L). Dans la lettre XV non précisément datée si ce n’est de l’an XII, dans laquelle il pense qu’un effet indésirable de la vaccination relaté par Cloquet ne peut être que fortuit, il écrit ceci : « Je joins à ma lettre un échantillon des petits tubes capillaires, du calibre qui m’a semblé le plus convenable pour qu’il soit rempli facilement au huitième jour, époque à laquelle le vaccin n’est pas très abondant mais fort actif. Vous trouverez aussi, dans le même étui, un modèle des petits colipyles (?) de verre que j’emploie. Je crois qu’il vaut mieux les faire plus petits que plus grands. Il est plus facile de les remplir et le vaccin reste moins longtemps exposé au contact de l’air. Il y en a quelques uns pleins d’eau qui sont scellés automatiquement. » (Lettre XV) Malheureusement, alors que certaines des lettres de Bretonneau à Cloquet comportent des petits schémas, celles-ci n’en comportent malheureusement pas. Cela permet donc de resserrer les recherches qu’il faudrait faire du côté du Comité central de Vaccine, entre 1803 et 1807, date à laquelle il reçoit en récompense une médaille pour sa découverte, en même temps que Chaptal, Guerbois (celui qui a fait les premières vaccinations publiques à Liancourt, dans le château de La Rochefoucauld-Liancourt) et Legros, un vétérinaire d’Amboise dont on se demande bien ce qu’il a fait, en étant localisé à proximité de Chaptal à Chanteloup et de Bretonneau à Chenonceaux. ( »voir éventuellement l’histoire des mérinos qu’ont fait venir Chaptal et Bretonneau, mais je ne vois pas le lien avec la vaccine, à moins que ce ne soit via la clavelée »)
Dans les années 1810-1816, circule l’info selon laquelle les tubes capillaires se trouve à Paris chez le sieur Perrot, rue du Battoir Saint-André-des-Arts, n.° 1, chez qui on trouve également des aiguilles à vacciner. Prix, 100 tubes à vaccin , 10 à souffler 6 fr. Aiguilles doubles et cannelées, 5 fr. Aiguilles plates , 2 fr. 5o c.
Bretonneau est nommé le 15 janvier 1815 médecin-chef de l’hospice général de Tours, sur intervention de Chaptal. Velpeau fut l’un de ses premiers élèves ; Trousseau le fut en 1823.
Auguste-Pierre Chaumier, père d’Edmond Chaumier était assez vraisemblablement son élève. La famille Chaumier conserve une lettre de P.F. Bretonneau, datée de … C’est sans doute aussi Auguste Chaumier qui vit venir Bretonneau au chevet de l’un des membres de la famille d’Albert Robin à Saint-Flovier, épisode considéré par ce dernier comme déterminant dans sa vocation médicale.
Louis Dubreuil-Chambardel, un parent très éloigné de Bretonneau, publia en 1900 sur les ancêtres de Pierre-Fidèle Bretonneau et, en 1922, publia un manuscrit inédit de PF Bretonneau, le « Traité de la dothiénentérie et de la spécificité » dans lequel il décrivait la fièvre typhoïde.
Paul Triaire semble être le premier à s’être intéressé à l’histoire de Bretonneau, en publiant ses correspondances avec Trousseau et Velpeau. Triaire publie en 1892, au moment où s’imposent les doctrines microbiennes et où arrive la sérothérapieUtilisation thérapeutique du sérum de sujets ou d’animaux … More. Il se peut que Boureau ait joué un rôle non négligeable aux côtés et à la suite de Triaire pour apprécier à sa juste valeur la portée de ce qu’avait écrit Bretonneau. Voici ce que dit Boureau dans le 2ème numéro de la Gazette Médicale du Centre en 1896, se référant à Triaire, à propos de cette fameuse lettre du 7 janvier 1855 à Blache et Guersant (fils) (cette lettre porte le n°CCCXLV dans l’ouvrage de Triaire) :
» Il est le premier qui ait mis en évidence l’unité, la spécificité et les caractères anatomiques des lésions de la fièvre typhoïde. Depuis 1818, il en donnait les preuves à ses élèves et le 7 juillet 1829, il fait sur ce sujet une lecture à l’Académie de médecine. Trousseau, son élève, avait déjà du reste édité les idées de son maître. Cette découverte qu’il avait basée sur ses études cliniques reçoit 67 ans après sa confirmation par une science qu’il n’a pas connue, la bactériologie, mais dont il pressentait l’essor. Dans la longue lettre adressée à Blache et à Guersant, (Tours, 7 janvier 1855), on lit cette phrase qui prouve la fermeté et l’indépendance de ses convictions : »« Je le répète donc encore : un germe spécial, propre à chaque contagion, donne naissance à chaque maladie contagieuse. Les fléaux épidémiques ne sont engendrés, disséminés que par leur germe reproducteur. » ». En résumé, si la réaction de Gruber ne prouve pas la spécificité du bacille typique, elle paraît établir définitivement la spécificité de la fièvre typhoïde. »
Martin, H. A. Bretonneau and Husband’s method of preserving and using fluid vaccine lymph. Boston M. & S. J. 1859-60; lxi, 374-378
également : http://books.google.fr/books?id=A0wBAAAAYAAJ&pg=PA465&dq=tube+Bretonneau+vaccine+1803&hl=fr&ei=UWDVTIDxI4-SjAfDk9nXCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CD8Q6AEwAw#v=onepage&q=tube%20Bretonneau%20vaccine%201803&f=false
»’BRETONNEAU Sophie »’, née MOREAU, remariée en 1883 Comtesse Clary. Voir Clary
»Sources »
Ouvrage de Jean Lutier en 1962, préfacé par Robert Debré.
Ouvrage d’Emile Aron
La maison de Bretonneau à Saint-Cyr est actuellement habitée par le Dr. Christofe Leisner, anesthésiste au pôle Santé Léonard de Vinci. Tel secr. des anesthésistes 02 47 31 00 21 ; Tel portable : 06 03 82 47 74 ; leisner@voila.fr.
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