Brissonnet

 »’BRISSONNET Jules »’ Georges Clément (1859-1915). Né à la Chapelle Moulière (ou Molière), dans la Vienne, le 16 janvier 1859. Fils de Jules Brissonnet (né en 1828 ou 1929), blatier (négociant en grains), et de Charlotte Pouvreau (née en 1931 ou 1932), sans profession. Il a un frère Charles Alexandre BRISSONNET né en février 1855 et une soeur Marie Angelle Estelle BRISSONNET née le 22 décembre 1862.

Licencié es Sciences Physiques de la Faculté de Paris, ex-interne des hôpitaux de Paris. Reçu pharmacien en 1884, pharmacien de 1ère classe. Pharmacien à Tours de 1886 à ~1897. Il est noté dans les annuaires de l’époque que Jules habitait au 5 rue Jehan Fouquet mais on retrouve également le nom de Chevallier (rentier), en regardant les recensements de 1891 et 1896 on ne retrouve pas de traces de Jules à cette adresse, seul Mr Chevallier est noté et on apprend qu’il est propriétaire des lieux (peut être que Jules a été hebergé chez lui à son arrivée à Tours?).

En 1892, il est secrétaire adjoint de la Commission du groupe V (Industries extractives, produits bruts et ouvrés) de l’Exposition nationale de Tours, avec Alfred Fournier comme président-né et Lhopitallier, pharmacien, comme membre (Journal officiel, n°10 p2 ; fonds Watier, C116L); il y est mentionné comme « pharmacien, 5 rue Jehan-Fouquet ».

Sa pharmacie se situait au 64 rue Victor Hugo ; selon le recensement de 1891 on retrouve à cette adresse Mr Ledulleur Alfred (16 ans, pas de situation notée), Mr Bigoult Jules (21ans et commis pharmacien) et Mme Doucet Rosalie (53 ans et servante); selon le recensement de 1896, on retrouve à cette adresse Mr Arbot Léon (14 ans, cousin de jules, né à Cheverny dans le Loire et Cher), Mme Doucet Rosalie (59 ans, gagiste) et Mr Michaud Abel (20 ans, étudiant).

Il était professeur suppléant à l’Ecole de Médecine et de Pharmacie de Tours, puis professeur. Il a enseigné la pharmacie et la matière médicale ainsi que la physique et la chimie. Il a travaillé sur la créosote, et a dédicacé l’un de ses livres à Edmond Chaumier: « Nouveaux dérivés de la créosote » Voir BU Médecine TOURS. Il est dit dans le dictionnaire bibliographique d’Indre et Loire qu’il a fait découvrir le créosotal en 1892.

En 1892, il se fait excuser lors de l’excursion à la grotte des Fées de Mettray (Ecole d’Anthropologie de Paris et exposition nationale de Tours), comme Edmond Chaumier. Quel lien avait-il avec l’anthropologie ?

On ne retrouve plus sa trace dans les annuaires à partir de 1897 et en cherchant dans les listes électorales, on découvre qu’il a déménagé à Paris au 1 rue Debrousse dans le 16ème arrondissemnt. Il habite au 31 rue de Maubeuge dans le C.R. de la Société française pour l’Avancement des Sciences en 1903. Puis 141, rue de la Tour, Paris, en 1906 (Société française de Physique dont il était sans doute membre). Puis 26 rue de Rochechouart en 1906, dans le guide de Rosenwald, enfin dans ce même guide il est cité de 1911 à 1917 au 141 rue de Lille. Dans le Bulletin de la Société historique d’Auteuil et de Passy en 1915, il est toujours professeur suppléant et habite 141 rue de la Tour. Son décès le 25 Juillet 1915 survient au 23 rue de la Mairie à Paris. Sa dernière adresse est signalée sur l’acte de décès au 141 rue de la Tour dans le seizième arrondissement. Coïncidence ou non, cette adresse est actuellement celle d’une pharmacie parisienne (Pharmacie Seguin ; 01 45 04 32 33) ; son lieu de travail ?

Au moment de son transfert sur Paris ( »relation de cause à effet ? lien avec une entreprise pharmaceutique » ?), il dépose un brevet en novembre 1897 (inventeur et propriétaire), brevet qui est publié en juillet 1898 et qu’on trouve sur le site canadien des brevets (n°CA 60703) http://patents1.ic.gc.ca/details?patent_number=60703. Ce brevet concerne un « composé de créosote« . On trouve également à la même époque un article « Le phosphate de créosote et le tannophosphate de créosote dans la tuberculose pulmonaire », Repert. de thérap. (Paris), 1898, xv, 697. Cependant un consultant de la BIUP m’a signalé qu’un arrêté de 1803 interdisait aux pharmaciens de déposer des brevets concernant des médicaments mais les pharmaciens de l’époque contournaient la loi en déposant des marques. J’ai demandé à l’INPI de rechercher des brevets de 1885 à 1915.

Brissonnet (J.). Repr. Par Blonin, 78, boulevard Voltaire, Paris. – Procédé de préparation d’un nouveau produit de désinfection nommé créosoforme. BF 280830, cert. d’add. 30/8,98.
L’inventeur avait obtenu un produit de condensation de l’aldéhyde formique et de la créosote de bois. Il remplace celle-ci par du gaïacol. (cité dans Revue générale de chimie pure et appliquée, 1899, vol 1 n° 1, p96)

Quand il était à Tours, il semble aussi avoir fait d’autres travaux de chimie organique et a publié « Etudes et recherches sur la quinine, la quinidine, la cinconine et la cinconidine » (références et dates à trouver ; notamment « alcaloïdes des quinquinas » dans les C.R. de la Soc. pour l’Avancement ds Sciences, 1894, 23ème congrès à Caen, 1er volume, p. 131). Voir la possibilité que ce soit Edmond Chaumier qui l’ait poussé à communiquer à cette société, lui-même y étant rompu et ayant publié la même année sur le vaccin de génisse.
Jules Brissonnet pourrait avoir été l’élève de Charles Brame, ou son préparateur. A voir… Il aurait d’ailleurs pu succéder à Auguste Chaumier. Peut-être y a-t-il aussi des liens avec Barnsby qui était pharmacien.

Par ailleurs, plusieurs autres publications postérieures pourraient donner des indications sur ce qu’il a fait à Paris. 1903 : professeur suppléant aux écoles de Médecine et de pharmacie. la BNF detient un exemplaire d’un article publié par Jules sur le radium en 1904 dans le Répertoire de Pharmacie (très certainement un périodique). Sur la base de données américaine IndexCat, on trouve trois publications dont celle sur le radium mais publiée dans Med. et hyg. (Bruxelles), 1904; ii, 49-55. On trouve également  » Du mercure dissimulé et non dissimulé » dans le journal Syphilis (Paris, 1904), ii, 111-113.

Le passage suivant de la revue Pro Medico (1933, t.10, n°2, pp43-44, « L’antisepsie broncho-pulmonaire », par le Dr. Pleven) témoigne qu’il y a bien un lien entre Jules Brissonnet et les établissements Lambiotte, et donc probablement entre Edmond Chaumier et les Ets Lambiotte : « Pour les préparations sèches ou injectables le problème a été résolu de façon heureuse, grâce à l’ingéniosité de Brissonnet qui, au lendemain de la découverte des éthers de la créosote, établit l’incontestable supériorité de l’éther phosphorique et en réalisa la présentation, conforme à tous les desiderata, sous forme de Phosote (d’une grande commodité d’emploi en injections intra-musculaires et en suppositoires) et de Perles Taphosote (dont la tolérance gastrique s’avère irréprochable). »

Il existe une série de notaires s’appelant Brissonnet dans la Vienne, au moins 4 ou 5 si on en croit les répertoires des AD. Certains dans le même canton que sa commune de naissance. Voir AD Vienne

Les archives départementales de la Vienne sont en ligne, on y trouve tous les actes de naissance, mariage et décès notemment ceux de la chapelle moulière. J’ai retrouvé l’acte de naissance du père de Jules. Je cherche maintenant tous les autres Brissonnet et essaye de les relier (ce n’est parfois pas très lisible…)

 »Publications de Jules Brissonnet. »

Brissonnet. Recherche sur la cinchonine et la cinchonidine. Répert de Pharm 10 déc 1891. (M. Brissonnet, professeur suppléant à l’école de médecine et de pharmacie de Tours signale une réaction dans laquelle la cinchonine et la cinchonidine se transforment en quinine et quinidine…)

Brissonnet. Sur les principaux alcaloïdes des quinquinas. Association française pour l’avancement des sciences
1894 (p. 131)

Brissonnet (J.). Etudes et recherches sur la cinchonine, la cinchonidine, la quinine et la quinidine. Bulletin de l’academie de medecine 1894, Volume 31 Page 210

Brissonnet J. Les succédanés du tannin. Gaz. méd. du Centre 1897, 43.

Brissonnet, J. Le phosphate de créosote et le tannophosphate de créosote dans la tuberculose pulmonaire. Répert. de thérap. 1898; xv, 697

Brissonnet. Nouveaux dérivés de la créosote. Société d’Editions scientifiques. 1 brochure de 10 pages, 1899. Dans GoogleBooks, le titre est « Nouvelle médication créosotée et gaïacolée. Phosote, taphosote, créosoforme, tanno-créosoforme, phosphate de gaïacol, gaïaforme, tanno-gaïaforme » Éditeur Vielleville, 1899. C’est sans doute aussi ce document, avec envoi à Edmond Chaumier, qui se trouve à la BU Médecine.

Brissonnet. Du créosotal. Société d’Editions scientifiques. 1 vol de 60 pages. 1900 (ou 1899). Bizarrement, cet ouvrage n’apparaît pas à la BNF… (trouvé sur un sommaire des éditions scientifiques en 1900 sur Gallica)

Brissonnet, J. Le radium d’après les théories modernes sur la matière. Méd. et hyg. (1904) ii, 49-55

Brissonnet, Du mercure dissimulé et non dissimulé. Syphilis 1904; ii, 111-113

 »’BRISSONNET François »’: né en 1805 à la Chapelle Moulière, grand-père de Jules, marié à Françoise Chabuteau née en 1811. Etait cultivateur

 »’BRISSONNET François »’: né en 1766 à la Chapelle Moulière, arrière grand-père de Jules, marié à Jeanne MAILLET. Etait cultivateur.

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