Selon le Dictionnaire culturel d’Alain Rey, le terme apparaît en France en 1803 pour désigner un « établissement public ou privé où l’on donne gratuitement des soins courants et où l’on assure le dépistage et la prévention de certaines maladies ». Il semble avoir été introduit par le Duc de la Rochefoucauld-Liancourt. Le terme dérive de l’anglais »dispensary » (les établissement anglais apparaissant en 1745), le terme ayant lui-même été emprunté au moyen-français dispensaire, ouvrage traité de la fabrication des remèdes (1573). Racine latine »dispensare », attribuer, dispenser.
La Rochefoucauld-Liancourt a créé ses dispensaires dans le cadre de la Société philanthropique (elle même fondée en 1798, an VIII), avec l’aide du baron Benjamin Delessert. En 1825-1826, la Société Philanthropique administrait 6 dispensaires : le premier au 19 rue Gaillon (1er et 2ème arrondissements), tenu par M. de Chastelux ; le deuxième est au 36 rue Neuve-Saint-Denis (3e, 5e et 6e arrondissements), tenu par M. Pontonnier ; le troisième est au 143 rue Saint-Antoine (7è et 8è arrdts), tenu par M. Aupepin, le quatrième, au 37 rue des Noyers (11e et 12e arrondissements), tenu par M. Clemanceau, le cinquième au 34 rue Sainte—Marguerite (10e et 11e arrondissements), tenu par M. Deslouet et le sixième au 6 rue Baiilet (4e et 9e arrondissements), tenu par M. Taffin http://books.google.fr/books?id=3Bv9QQkm-HQC&pg=PA873&dq=m%C3%A9decin+dispensaire+delessert&hl=fr&ei=J7dzTfyrJs-t8QPy1cGvCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CC8Q6AEwADgU#v=onepage&q&f=falsehttp://books.google.fr/books?id=0wkmAQAAIAAJ&pg=RA2-PA102&dq=m%C3%A9decin+dispensaire+delessert&hl=fr&ei=b7JzTaqgAYGu8QPxyImFAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CDAQ6AEwAA#v=onepage&q=m%C3%A9decin%20dispensaire%20delessert&f=false. Louyer-Villermay, Foureau- Beauregard et Rey ont été les médecins du second dispensaire (pourquoi n’a-t-on des informations que sur celui-là ?).
»’Dispensaire d’enfants du Docteur Edmond Chaumier »’.
D’après ses titres et travaux, ce dispensaire ouvre en 1889. La Lettre de Marie Chaumier du 6 mai 1891 semble confirmer cette date, probablement septembre 1889.
Voir l’influence d’expériences antérieures de dispensaires, notamment à Paris dans Maxime Du Camp, « La charité privée à Paris » (1885).
La première adresse connue (fin 1891-début 1892) est le n°10, rue des Acacias à Tours (c’est-à-dire au 10 de la rue Léon Boyer actuelle : il n’a donc jamais déménagé entre sa création et sa disparition). D’après les lettres à la Supérieure Générale des religieuses de la Providence de La Pommeraye (non antérieures à mai 1891), on apprend effectivement que le dispensaire est situé sur la paroisse de N.D. La Riche (Lettre de Marie Chaumier du 6 mai 1891), et on a l’impression qu’il y est depuis les origines.
Au commencement, Edmond Chaumier fait appel à une dame qu’il rémunère en la logeant sur place. Dans la Lettre de Marie Chaumier du 6 mai 1891, on comprend que la production du vaccinSubstance préparée en laboratoire à partir de microorgani… More de génisse fait déjà partie intégrante de la vie du dispensaire (« Cette préparation fort simple s’apprend très vite : la personne qu’à M. Chaumier a été de suite au courant ») et que « la vente forme les ressources du dispensaire ». La création de l’Institut Vaccinal, même s’il n’en porte pas encore le titre, peut donc remonter pratiquement à la création du dispensaire.
L’aide d’Edmond Chaumier lui ayant annoncé son départ le 24 mai 1891, il se décide à faire appel à des religieuses, (« comme depuis longtemps mon mari voulait mettre des religieuses à la tête de son dispensaire, il profite de l’occasion », Lettre de Marie Chaumier du 6 mai 1891). Il se tourne assez naturellement vers les religieuses de la Providence, de la Pommeraye http://soeursprovidence49.cef.fr/fr/presentation/histoire/, très présentes dans le Sud-Touraine (Nouans, Limeray, Saint-Cyran, Ecueillé, Saint-Flovier) et à Tours même ( »voir la discordance d’adresse entre la lettreÉcrit adressé à quelqu’un pour lui communiquer quelque ch… More du 2 mai – rue Bernard-Palissy – et celle du 6 mai – rue Saint-Etienne, cette dernière n’existant plus »). La soeur d’Edmond, Louise Chaumier est elle-même pensionnaire de la maison de Saint-Cyran, les neveux d’Edmond ont fréquenté le collège Saint-Grégoire, de Tours, où enseignent (?) les religieuses de La Pommeraye établies à Tours et, surtout, sa cousine Céline Lancelot a fondé la maison hospitalière d’Ecueillé http://pagesperso-orange.fr/saint.joseph36/historique.html, où sont établies les religieuses de la Pommeraye. C’est donc d’abord vers sa cousine que se tourne Edmond Chaumier (Lettre d’Edmond Chaumier du 2 mai 1891), après avoir envoyé son épouse en éclaireur, pour tâter le terrain auprès des soeurs de Tours. Céline Lancelot intervient immédiatement auprès de la Supérieure Générale (Lettre de Céline Lancelot du 4 mai 1891), suivie de près par Marie Chaumier au nom de son mari (Lettre de Marie Chaumier du 6 mai 1891).
Apparemment, la Supérieure Générale accède à la demande et le dispensaire devient officiellement un établissement « dirigé par les religieuses de la Providence », comme l’indique la carte qui date de fin 1891 (Dispensaire d’Enfants du Dr Edmond Chaumier ; 10, rue des Acacias, 10 ; dirigé par les religieuses de la Providence ; Consultations gratuites tous les soirs à 4 heures, excepté le Dimanche, pour les enfants, de la naissance à 16 ans ; Pansements tous les matins, à 8 heures ; Vaccinations tous les soirs, pour tous les âges, avec du vaccinSubstance préparée en laboratoire à partir de microorgani… More de génisse). De fait, la Supérieure Générale octroie une première religieuse, Soeur Agnès, mais celle-ci est âgée, sourde, malvoyante et peu lettrée… (Lettre d’Edmond Chaumier du 22 juin 1891). Elle semble aidée pour la récolte du vaccinSubstance préparée en laboratoire à partir de microorgani… More par une autre religieuse rattachée à Tours, dont on apprend qu’elle souffre de l’estomac, dans l’attente espérée de l’arrivée d’une autre religieuse (Lettre d’Edmond Chaumier du 22 juin 1891). Dans la Lettre d’Edmond Chaumier du 20 août 1891, on comprend que Sr Agnès ne va pas tarder à partir à la retraite. On comprend aussi que c’est Marie Chaumier-Bartoli qui gère la rémunération des soeurs… C’est cependant Edmond Chaumier en personne qui intervient auprès de la Supérieure Générale pour savoir s’il faut prévoir d’assurer leur blanchissage (Lettre d’Edmond Chaumier du 22 juin 1891).
Début 1892, on sait que c’est Sr Ste Hildegarde qui dirige le dispensaire (Lettre d’Edmond Chaumier du 2 janvier 1892 et Lettre de Sr Ste Hildegarde du 11 janvier 1892) et se pose à ce moment précis le problème de l’hébergement temporaire d’une vieille demoiselle malade au sein même du dispensaire. On comprend dans cette lettreÉcrit adressé à quelqu’un pour lui communiquer quelque ch… More que Sr Ste Hildegarde loge elle-même au dispensaire, ainsi qu’une autre soeur. Un courrier de 1902 (Lettre d’Edmond Chaumier du 10 janvier 1902) nous apprend que Sr Ste Hildegarde est toujours là (soit plus de 10 ans à supporter Edmond Chaumier et à préparer le vaccin…), et qu’elles ne sont toujours que deux (l’autre étant alors Sr Roseline, mais on ne sait pas depuis quand). Sr Ste Hildegarde avait dû faire l’affaire, correspondant aux critères requis (« une qui soit jeune, qui entende et voie, et aussi qui soit quelque peu plus intelligente et sache mettre l’orthographe ») (Lettre d’Edmond Chaumier du 22 juin 1891).
Par ailleurs, la Lettre d’Edmond Chaumier du 20 août 1891 donne le coup d’envoi de l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine et du SanatoriumÉtablissement spécialisé dans le traitement de la tubercu… More de Tourainerégion More, et confirme que c’est bien Edmond Chaumier qui a proposé de faire appel à la congrégation de la Providence de La Pommeraye. Quant à la Lettre d’Edmond Chaumier du 15 septembre 1892, elle annonce la mise en place d’une nouvelle oeuvre (quand on aime…, et la Supérieure Générale ne semble pas s’en lasser non plus…), des consultations gratuites pour adultes, données place d’Aumont (à l’arrière des Halles, vers le Bd Béranger), par Paul Triaire, Paul Archambault, Jules Ménier et Edmond Chaumier. Les critères de recrutement sont encore un cran plus exigeants « Je vous ferai toujours la même recommandation pour son choix : jeune, intelligente, dévouée et pas entêtée. »… Après négociation sur les horaires et sur un partage d’activité avec le dispensaire (cf Lettre d’Edmond Chaumier du 13 octobre 1892, la Supérieure Générale accorde une religieuse, la Sr St Médard (Lettre de Sr Ste Hildegarde du 28 octobre 1892). Edmond Chaumier semble être le seul des 4 médecins à demander des soeurs qu’elles notent les observations, ce qui ne leur convient pas. On ne sait rien de la suite de cette consultation gratuite. »A-t-elle disparu quelques années plus tard, comme le SanatoriumÉtablissement spécialisé dans le traitement de la tubercu… More de Tourainerégion More ? On pourrait presque aller jusqu’à supposer que c’est l’activité commerciale du dispensaire qui l’a rendu viable économiquement et lui a permis de se maintenir… »
Seule la Lettre de Sr Ste Hildegarde du 3 décembre 1900 (« C’est toujours pour nous un ennui que ces bêtes viennent au Dispensaire » et « Nous avons fait, depuis le mois de janvier jusqu’à ce jour 12200 tubes à 1f50 et 57800 à 0f75 puis 48600 à 0f40 ») et le petit livret publicitaire « Etablissement vaccinal du Dr Chaumier à Tours » trouvé dans les archives de La Pommeraye nous donnent réellement des informations sur l’activité « vaccinale ». Ce petit livret ne mentionne pas les religieuses, et aucune gravure ne les représentent. Au contraire d’ailleurs, on voit à 3 reprises le même individu, barbu et âgé, préparer le vaccinSubstance préparée en laboratoire à partir de microorgani… More, et un second plus jeune mais barbu lui aussi, aider à préparer les tubes. Est-ce qu’il y avait déjà des employés de sexe masculin, ou est-ce qu’il n’était pas présentable commercialement de faire figurer des religieuses ? Celles-ci sont pourtant toujours là au début de l’année 1902, et Edmond Chaumier en demande même une troisième pour faire face à l’accroissement de la demande (Lettre d’Edmond Chaumier du 10 janvier 1902), ce que lui accorde immédiatement la Supérieure Générale. Edmond Chaumier en semble même surpris… (Lettre d’Edmond Chaumier du 19 janvier 1902). Se pose donc la question de la date du livret publicitaire, date qui n’est évidemment pas mentionnée. La 4ème de couverture mentionne qu’Edmond Chaumier est « Médaille d’Or de l’Académie de Médecine en 1893″, les tarifs des tubes de vaccins sont les mêmes que ceux indiqués par Sr Hildegarde dans sa lettreÉcrit adressé à quelqu’un pour lui communiquer quelque ch… More du 3 décembre 1900, et deux pages sont consacrées aux tarifs des prestations microbiologiques offertes par René Boureau, « élève de l’Institut Pasteur » (donc >1893), « chirurgien adjoint de l’hôpitalÉtablissement public habilité à recevoir les malades, les… More de Tours » (donc >1894) sans qu’il soit indiqué qu’il est chirurgien à Clocheville, et dont le laboratoire est installé « 42 rue de Loches » (or on sait qu’il se trouve 15 rue Saint-Michel à Tours en 1896). J’aurais donc tendance à pencher pour une date assez basse, proche de 1900.
Apparemment, la congrégation cesse sa participation au dispensaire en 1903, date à laquelle il est intégré dans le dispositif de l’Institut Vaccinal. Est-ce qu’il y a eu brouille, ou est-ce une simple conséquence de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, avec la fuite des congrégations ? (l’Orphelinat Saint-Joseph de Sainte-Radegonde, qui succède au sanatoriumÉtablissement spécialisé dans le traitement de la tubercu… More en 1896, cesse en 1901, pour ne reprendre qu’en 1908 ; cf. archives des Religieuses de la Providence).
Le dispensaire de la rue Léon Boyer fonctionnera jusqu’à la mort d’Edmond Chaumier en 1931.
»’Dispensaire spécial de la ville de Lyon »’
C’est apparemment le premier dispensaire français quand on recherche sur le site de la BNF. On y trouve le terme de « Dispensaire de Lyon » en 1825-1827 et de « Dispensaire spécial de la ville de Lyon » en 1828. Ailleurs, il est question du dispensaire spécial de Lyon fondé par le Dr Munaret (1879?)?
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