»’RENAUT Joseph »’ Louis (La Haye-Descartes 7/12/1844-26/12/1917). Apparemment né « d’une vieille fammille bretonne récemment implantée en Touraine » (nécro J. Mollard). Selon Généanet http://gw0.geneanet.org/index.php3?b=descartes&lang=fr;pz=rene;nz=pillotte;ocz=0;p=louis+joseph;n=renault, et s’il s’agit bien de la même personne compte tenu de l’erreur de graphie, son père Joseph Marie serait né à Tours le 26 octobre 1818, et sa mère Eugénie Adèle Couturier serait née le 20 octobre 1826 à La Haye Descartes, et les parents se seraient mariés à La Haye-Descartes le 23 octobre 1843. Joseph Renaut eut une soeur, Eugénie Marie Renaut http://gw0.geneanet.org/index.php3?b=descartes&lang=fr;pz=rene;nz=pillotte;ocz=0;p=eugenie+marie;n=renaut, née le 3/9/1854 à La Haye-Descartes. Eugénie serait née chez son grand-père maternel Pierre Silvain Couturier car ses parents demeuraient à l’Ardoisière, commune de Saint Symphorien. Il est donc possible que Joseph Renaut ait passé son enfance à Tours, et pas du tout à La Haye-Descartes comme le laisserait penser son lieu de naissance. Dans l’album du crocodile consacré à Renaut, on apprend par plusieurs témoignages qu’il était « fils de notaires tourangeaux » (G. Dubreuil) ; « d’une famille à ascendance de notaires » (E. Loison). Un de ses oncles était colonel d’artillerie et il avait pour cousin Nathalis Guillot, d’ »illustre mémoire » (E. Loison). Nathalis Guillot (1804-1866) était médecinPersonne habilitée à exercer la médecine après avoir ét… More (thèse en 1829), officier de la Légion d’Honneur et professeur en 1851 à l’Ecole de Médecine de Paris.
Joseph contracta une polio (paralysie spinale infantile) et en garda une infirmité des membres inférieurs. Son grand-père était « universitaire » ; il fit des études secondaires brillantes. Il prépara Polytechnique, subit avec succès l’admissibilité mais fut alors victime d’une « grave maladie » provoquée par le surmenage qui l’obligea à s’arrêter deux ans. Il commença alors en 1864 des études de médecine à Tours, avec Charcellay et Michel Duclos, « élevés à l’école de Bretonneau et de Trousseau« . En 1866, il part à Paris continuer ses études, devient interne en 1869. Il fut l’ami d’Albert Robin, de Samuel Pozzi et de Landouzy. Il avait commencé à se former à l’histologie avec Ranvier et Cornil, en même temps que Jacques Joseph Grancher http://www.bium.univ-paris5.fr/chn/histneur.htm. Il publie avec Jules Parrot en 1870. Malgré son infirmité, il servit comme médecinPersonne habilitée à exercer la médecine après avoir ét… More d’ambulance en 1870. Il poursuit avec Ranvier au Collège de France de 1870 à 1872 et fréquente le laboratoire de Claude Bernard. Il est nommé répétiteur à l’Ecole pratique des hautes études (laboratoire d’histologie du Collège de France) en 1872. En 1873, il obtient le prix de l’internat, médaille d’argent et prolongea son internat d’une année. En 1875, il concourt à l’agrégation (section de médecine), est admissible (mais pas admis), et remporte la première place au concours de chef de clinique médicale. En 1876, il devient directeur du laboratoire des cliniques à l’hôpitalÉtablissement public habilité à recevoir les malades, les… More de la Charité (a-t-il croisé Edmond Chaumier à ce moment-là ? voir plutôt Eugène Héron), et en 1877 il devient professeur d’anatomie générale et d’histologie à la Faculté de médecine de Lyon (qui venait de naîtrehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1239411/f440.image.r=mondan+renaut.langFR). Il y fit sa leçon inaugurale en novembre 1877, et son dernier cours le 28 juin 1917 (40 ans… Apparemment, les circonstances de la guerre l’ont amené à prolonger son enseignement). Il fut reçu médecinPersonne habilitée à exercer la médecine après avoir ét… More des hôpitaux de Lyon en 1880, mais n’entra en fonction qu’en 1883 (fut successivement chef de service à la Croix-Rousse, au Perron et à l’Hôtel-Dieu) ; il cessa à la fin de l’année 1900 ; il repris du service quelques mois en 1914 pour soigner les blessés. Il a maintenu une activité scientifique et une authentique activité médicale toute sa vie.
En arrivant à Lyon, il devient le collègue de Chauveau. Apparemment très bon enseignant, dessinant fort bien pendant ses cours (cf. nécro de Mollard). Il fonda aussi une « école ». Il eut comme chefs de travaux successivement Chandelux, Vialleton, Claudius Regaud et Dubreuil. C’est lui qui envoya Regaud se former auprès d’Emile Roux à Paris (Regaud est le « père » de la cancérologie française ; cf l’ouvrage de Pinell).
Il écrivit un Traité d’histologie pratique, « qui lui coûta vingt ans d’efforts » (3000 pages, 996 figures…), « tout entier écrit de sa main » sauf quelques 300 pages. Ses découvertes (listées avec prudence dans la nécrologie de J.Mollard) nécessiteraient l’avis critique d’un histologiste.
Dans le domaine médical, il s’intéressa aux cardiomyopathies, aux néphrites, à la thyroïde, au rachitisme, aux dermatoses, à l’oedème du poumon et beaucoup à la tuberculose. Il a écrit de nombreux articles pour le Traité de thérapeutique pratique d’Albert Robin.
Il était très proche d’Albert Robin, ce que racontent ses élèves. « Renaut tomba un jour gravement malade : pneumonie grippale. […] Le septième ou huitième jour de la maladie, la famille toujours inquiète, téléphone à Albert Robin, le célèbre professeur de thérapeutique de Paris, ami intime de Renaut, pour lui confier son angoisse. Robin, dont la clientèle se recrutait dans le monde du Gotha, envoie cette dépêche laconique : « Quitte aujourd’hui l’Impératrice Eugénie malade pour venir te voir ». Robin arrive en pleine nuit. Renaut venait de faire sa défervescence. Robin l’ausculte, le rassure, annonce sa guérison prochaine et dit en conclusion : « Tu connais le propriétaire du New York Herald ; eh bien, mon cher, il a eu, il y a quinze jours, les mêmes symptômes que tu présentes, le voici guéri. Joseph, tu as la même maladie que Gordon Bennett ». Et Robin repartit sans doute pour retrouver son impériale cliente. Quelques jours plus tard, Renaut convalescent disait, non sans malice, aux amis qui lui demandaient ce qu’il avait eu : « Mon ami Albert, qui a abandonné l’Impératrice Eugénie pour venir me voir, a fait un diagnostic singulièrement précis sur mon cas, diagnostic dont lui seul était capable d’ailleurs. J’ai eu, paraît-il, la maladie de Gordon Bennett. Vous voyez qu’on en guérit ». (A. Latarjet, Album du Crocodile). « […] et rédigeait ensuite d’impressionnantes ordonnances magistrales, chez lui tout était magistral, où l’on retrouvait fréquemment les échos de la pratique de son ami Albert Robin : poudre de grande et petite saturation, teinture de combretum rambaultii, teinture de manispernum coeculus, etc., etc. Il faisait précéder le plus souvent ses préparations par le signe R recipe, plus rarement par le symbole de Jupiter, il aura été l’un des derniers médecins lyonnais à formuler leurs médicaments » (E. Loison) ; « Lorsqu’il fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur, plusieurs de ses amis, et notamment Pozzi et Albert Robin, vinrent de Paris pour la remise de sa croix. Au déjeuner qui suivit, les toasts furent nombreux. Albert Robin lui apporta une pièce de vers latins et nous dit dans un discours charmant que, dans les salles de garde de l’internat de Paris, on était obligé de s’incliner devant Renaut comme devant une force de la Nature » (E. Loison) ;
Il était marié, et a eu deux filles (l’aînée s’appelait Marie). L’une s’est mariée à Jean Journoud (un Robert Journoud, né en 1920, soutient sa thèse à Lyon en 1945 ; son petit-fils ?)
Membre correspondant de l’Académie de médecine (il l’est en 1894)
Elu correspondant de l’Académie des sciences (section d’anatomie et zoologie) le 10 juillet 1911.
Son jubilé est fêté le 16 février 1913. Sur le revers de la plaque de bronze qui lui fut offerte, figure une devise latine qui est de lui : « Vesper adest, solito tamen impiger instat aratro ut vigeat culto cras seges orta solo ». Cette plaque est au Musée d’Orsay http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/catalogue-des-oeuvres/notice.html?nnumid=39784 mais aussi dans le FW (B579)
Une caricature de Joseph Renaut a été publiée dans Chanteclair en 1909 (FW E157) ; on dispose aussi d’un portrait gravé (FW B539) et d’une photo tirée de l’album Deschiens (FW B574). L’Album du crocodile est également dans le FW, sous la côte B572.
Il est aussi défenseur des intérêts de la profession, ayant été président du Syndicat, et vice-président de l’Association des médecins du Rhône.
»’Joseph Renaut et la Touraine »’
Hormis ses origines et ses études à Tours, Jospeh Renaut est président d’honneur du Comité médical de l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine (Albert Robin en étant le président), en 1893-96 ; puis il fut également collaborateur de la Gazette Médicale du Centre. »Il serait intéressant de comprendre comment Edmond Chaumier est entré en contact avec lui ; peut-être LeDouble, ou Eugène Héron mais aussi Albert Robin ou Parrot ». En 1913, c’est lui qui rédige un hommage à Anatole-Félix LeDouble (« Un anatomiste philosophe: Félix Anatole Le Double ») dans la Gazette médicale du Centre (1913, xviii, 285-288). En 1914, il signe la préface de l’ouvrage de Louis Dubreuil-Chambardel consacré aux à la médecine dans l’Ouest du Xe au XIIe siècle.
»A-t-il eu Abel Françon comme interne ? Ceci expliquerait la présence de ce dernier dans le comité médical de l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine. »
Voir aussi les possibles lien que Joseph Renaut aurait pu avoir avec les Mame, très impliqués dans l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine, dans la mesure où l’imprimerie Mame avait une usine de papeterie à La Haye-Descartes.
Sur la Haye-Descartes, il faudrait voir son éventuel lien avec René Boylesve qui a été secrètement amoureux de Louise Renaut (née en 1864, parente de Joseph ??) toute sa vie http://andrebourgeois.fr/BOYLESVE%20BIOGRAPHIE.htm.
La nécrologie est à étudier de plus près pour son caractère. Apparemment c’est aussi un mondain, appréciant les honneurs, comme Albert Robin… Il a aussi publié sous un pseudonyme, Sylvain de Saulnay, comme Albert Robin, mais lui, c’était apparemment des poèmes (qu’il savait faire en latin ou en français). Il a notamment édité « Ombres Colorées » en 1906 sous ce pseudo (268 pp.), ouvrage récompensé par l’Académie française. Saulnay est aussi une commune de l’Indre, dans le canton de Mézières en Brenne. A noter que le pseudo d’Albert Robin, Montgenault, a aussi ses racines dans l’Indre. Joseph Renaut pourrait peut-être avoir des racines dans la Brenne, si l’on se réfère à l’un des travaux qu’il a publiés avec C. Motta-Maia, « Note sur la structure et la signification morphologique des glandes stomacales de la cistude d’Europe » (Arch. de physiol. norm. et path. 1878, v, 67-74, 1 pl), ( »à moins que ce ne soit Edmond Chaumier qui leur ait ramené des cistudes, puisque c’est l’époque où il était à Paris !! »).
Curieux aussi, cet article posthume (Robin, A & Renaut, J. Sur la laryngovestibulite glanduleuse et son traitement. Bull. Acad. de méd. 1918, lxxix, i, 20-33). Forme d’hommage d’Albert Robin à son ami Joseph Renaut ?? L’article ne le précise pas.
A la fin des années 1880, quand il était à l’hôpitalÉtablissement public habilité à recevoir les malades, les… More du Perron et déjeunait avec ses internes, il aimait à raconter des histoires. « Ses sujets favoris étaient ses études à Tours, puis à Paris, ses amis Albert Robin, Landouzy, Pozzi, son séjour chez Ranvier, la guerre de 1870, son arrivée à Lyon, son impérial client, l’empereur du Brésil, etc, etc. (B. Lyonnet, Album du Crocodile).
Sur ses origines tourangelles, plusieurs passages dans l’Album du crocodile : « La visite commence. Le Maître revêt une robe noire à larges manches, rappelant la robe des avocats. Ce costume, autrefois réglementaire pour les médecins et chirurgiens des Hôpitaux, avait été supprimé en décembre 1868 […]. Au moment de son entrée en fonctions, le Professeur Renaut réclame le droit de reprendre l’ancien costume, « c’est, disait-il, la robe de Rabelais » (F. Mouisset) ; « Voici quelques mots où se manifeste le côté rabelaisien et l’humour de ce petit-neveu de Descartes (cette double parenté, il la revendiquait maintes fois, avec raison) » (A. Latarjet) ; « Mais, né à La Haye-Descartes, petit bourg tourangeau sans grand caractère, patri d’un illustre philosophe, il ne craignait pas de remonter à l’auteur du Discours de la Méthode par une longue lignées de tabellions sédentaires. Il y avait peut-être un peu d’imagination dans cette généalogie : mais quelle somptuosité d’allure dans cette « ancestralité cartésienne » évoquée dans le milieu scientifique qui l’entourait – et personne n’aurait osé sourire, car il était des Maîtres que l’on aime même dans leurs petites faiblesses » (G. Dubreuil) ; « bien qu’il ne se targa pas de son ancestralité rabelaisienne, il connaissait ses auteurs, calculait ses effets et les réussissait comme s’il eut été « diocesae chinonensis » (G. Dubreuil) ; « il avait gardé le culte de la Tourainerégion More et de ses enfants illustres ; il était de la lignée spirituelle des Bretonneau, Trousseau, Velpeau. (E. Loison) ; « Sa mère mourut chez lui, 6 rue de l’HôpitalÉtablissement public habilité à recevoir les malades, les… More (à Lyon), et il décida qu’on l’enterrerait en Tourainerégion More (…) A Tours, nous fûmes reçus avec lui dans la famille de son ami MorandAEsculape mars 1913, p64 supplt, avec 2 illustrations. Un article du Figaro est rappelé. On signale qu’il est poète, dessinateur de grand talent et céramiste de premier ordre !
Voir ses nécrologies par :
Mollard, J. Lyon méd. 1918, cxxvii, 49-59
Hayem G. Bull. Acad. de méd. 1918, lxxviii, 795-798
Regaud C. Presse méd. 1918, xxvi, 114 (annexe)
Linossier G. Paris méd. 1918, xxviii, suppl., 19
Anonyme. Rev. gén. de clin. et de thérap. 1918, xxxii, 16
Gaz. méd. du Centre, Tours, 1906, xi, 257-260.
»Publications de Joseph Renaut »
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