Héricourt

 »’HERICOURT Jules »’ (12/3/1850 – 23-24/1/1938).

 »’12 mars 1850 »’

Naissance à Paris à 6h du matin, au n°31 rue de Cléry, 5e arr. de la Seine. Fils d’Evelina Geneviève Héricourt, dix-neuf ans (née le 9 mai 1830), sans profession, et de père inconnu. Dans son acte de naissance, la sage-femme qui témoigne de la naissance de l’enfant se nomme « Emilie Capitaine fe. Duval, âgée de trente ans », est-ce la même Emilie Duval, mère de Françoise Marandet, sa future femme ?

 »’Enfance »’

On ne sait pratiquement rien sur son enfance, à part qu’il rencontra la première fois Charles Richet sur les bancs du Lycée Bonaparte, au cours de philosophie : « C’est aussi au collège, mais seulement dans la classe de philosophie que je me suis lié avec mon excellent ami Jules Héricourt. Comme pour Paul et Gaston Fournier les longues, longues années n’ont pu que renforcer notre amitié des premiers temps de l’adolescence. Même il est certain qu’elle s’est accrue singulièrement avec le temps. » (RICHET, Charles,  »Mémoires dactylographiées », Dossier biographique de Ch. Richet, Académie de Médecine, p.65)
Comment Héricourt, apparemment de condition modeste, a-t-il pu se retrouver aux côtés de Richet ? Selon une hypothèse née d’une conversation avec Gabriel Richet (hypothèse à prendre avec des pincettes, sans preuve préalable), on pourrait imaginer qu’Héricourt soit un enfant illégitime d’Alfred Richet et d’Evelina Geneviève Héricourt qui aurait pu être sa domestique.

 »’1869 »’

Le 7 novembre, il entre à l’Ecole de Santé militaire de Strasbourg, où il eut comme maître le médecin-major P. L. Kiener, répétiteur.

 »’1870 »’

Il prend part au siège de Strasbourg et participe durant deux mois à la campagne contre l’Allemagne (y-rencontre-t-il Duguet ?). L’article consacré à « L’Ancienne Ecole du Service de Santé militaire de Strasbourg (Chanteclair n°208, avril 1925, page 71), dans lequel il y a d’ailleurs une photo de l’Ecole en 1869, mentionne que la guerre de 1870 a mis « un terme à la carrière de l’Ecole militaire de Strasbourg », alors que « celle-ci était en pleine prospérité. La dernière promotion, celle de 1869 comprenait 109 admissions ; et le  »Bombard », le premier de cette grande promotion, était Vaillard, aujourd’hui….. Dans la tête de cette promotion, on trouve aussi Héricourt, dont le nom et les travaux sont bien connus de nos lecteurs,…. ».

 »’1872 »’

Il déménage à Paris et devient élève à l’Ecole d’application du Val-de-Grâce. Apparemment il y aurait été admis en même que Charles Burlureaux. Il eut comme maître le médecin-major Kelsch,

 »’1874 »’

Le 28 janvier, il présente sa thèse de doctorat :  »Quelques considérations sur les maladies du soldat en garnison » (qu’il dédicace à sa mère), devant un jury composé de MM. Bouchardat, président, Baillon, Isambert et Gabriel. Le sujet de sa thèse cache en réalité une remarquable analyse épidémiologique à partir des données dont il disposait, et déjà une vision hygiéniste à propos du confinement dans les casernements, propres à la contagion (phtisie, typhoïde,…). Il adhère notamment aux thèses de Vuillemin sur l’infectiosité de la phtisie. Il sort 7e sur 110 candidats et devient donc médecin stagiaire.

En juillet, il est affecté aux hôpitaux de la Division de Constantine, en tant que médecin-aide 2e classe, et plus particulièrement à l’hôpital de Sétif, où il rencontre Charles Richet : « Puis il fut envoyé en Algérie, où j’eus l’occasion de passer quelques temps avec lui » (RICHET, Charles,  »Mémoires dactylographiées », Dossier biographique de Ch. Richet, Académie de Médecine, p.66). Il y reste deux ans et demi

 »’1875 »’

Mort de sa mère Evelina Geneviève Héricourt, âgée de 45 ans : « La mère de J. Héricourt, de condition modeste, avait été excessivement malheureuse. Quand elle mourut, vers 1875, je crois, son fils m’écrivit : Ma mère est morte. Je ne sais pourquoi je vis encore. Elle n’a jamais vécu que pour moi! Et je ne sais pas si je pourrai vivre sans elle. » (RICHET, Charles, Mémoires dactylographiées, Dossier biographique de Ch. Richet, Académie de médecine, p.66)

 »’1876 »’

Il devient médecin aide-major 1ère classe

 »’1877 »’

 »27 janvier » : Fin de la campagne algérienne

 »’1878 »’

Il intègre le 27e Bataillon de chasseurs à pieds (Perpignan)

Il fait une expérience de somnambulisme à distance sur une jeune de femme de vingt-quatre ans, d’origine espagnole. Après plusieurs séances d’hypnotisme dans son cabinet de Perpignan, Héricourt parvient à endormir la patiente avec la seule pensée. Il décide alors de faire une séance d’hypnotisme où le médecin et sa patiente serait séparés dans deux pièces différentes : « j’entrepris toute une série d’expériences dont je rendis témoins nombre de personnes, qui voulurent bien en fixer les conditions et contrôler les résultats. Parmi ces personnes, je citerai le médecin-major et un capitaine du bataillon de chasseurs dont j’étais alors l’aide-major. » (HERICOURT, Jules, « Un cas de somnambulisme à distance » in  »Bulletin de la Société de psychologie physiologique », Paris, 1886, p.37). Il réussit l’expérience mais il provoqua par le suite une douleur « poitrinaire » chez la patiente à chaque fois qu’il pensait à cette dernière. Elle en devient pratiquement hystérique. Cette expérience ne fut révélée qu’à la suite d’une communication de Paul Janet à la Société de psychologie physiologique, en novembre 1885, où il relatait une autre expérience de ce genre : « Je l’ai communiquée à mon ami M. Charles Richet, qui l’a gardée fidèlement et prudemment dans ses cartons, pour des raisons faciles à comprendre. » (idem, p.35)

 »’1880 »’

En mai, il intègre le 2ème Régiment d’artillerie à Pontonniers

 »’1882 »’

En janvier, il intègre un régiment de Sapeurs-pompiers

En octobre; il pat pour le 118e régiment d’Infanterie et devient médecin-major 2e classe

 »’1883 »’

En juillet, il intègre le 5e Régiment de cuirassiers (à Roannes)

 »’1884 »’

En mars, il est transféré à l’hôpital militaire de Lille. Son chef de service écrit à son sujet : « M. Héricourt est un travailleur infatigable et un serviteur très zélé. Il s’occupe avec succès d’histologie et a publié sur la bactériologie des mémoires intéressants. Il connaît très bien les règlements, dirige très bien […] est appelé au plus brillant avenir » (Dossier militaire de J. Héricourt, Service Historique de la Défense). Pourtant c’est à Lille, selon Richet, qu’Héricourt se dégoûta de la médecine militaire (RICHET, Charles, Mémoires dactylographiées, Dossier biographique, Académie de médecine, p.65).

 »’1885 »’

En juillet, il intègre le 16e Régiment d’Infanterie dans le département de la Seine, mais c’est pour mieux revenir sur Paris. Le mois suivant, il démissionne de l’armée et se consacrer à la médecine civile.

Le 1er septembre, il devient secrétaire et collaborateur de la  »Revue Scientifique » pour Charles Richet, ainsi que le chef-adjoint de son laboratoire, lui qui venait d’être nommé professeur physiologie à la Faculté de médecine de Paris.

Le 3 octobre, il se marie avec Marie Françoise Marandet, une institutrice (fille de Casimir Marandet et Catherine Emélie Duval, née aux Faisses dans le Jura le 9/4/1854, et décédée à Paris le 2/11/1937). Ils voulaient déjà se marier lorsque Jules était sur Roanne (quand?) et sur Lille. Charles Richet fait partie des témoins, ainsi que Henri Ferrari da Grado (né en 1849) ; homme de lettres et publiciste, directeur de la  »Revue politique et littéraire » (Revue Bleue), membre de la  »Société de psychologie physiologique » et chevalier de la Légion d’honneur en 1895.

 »’1886 »’

En mars, il passe dans l’armée de réserve (hôpital de campagne n°11 du 8e corps)

Le 14 août : naissance de son premier fils, Charles Jules Héricourt, à 5h du matin. Marie Françoise Marandet n’exerçait déjà plus sa profession d’institutrice. La petite famille habitait au 51 rue de Miromesnil (8e arr.).

Il fréquente l’exposition d’hygiène urbaine pour le compte de la  »Revue Scientifique » (cf. son article, « L’Exposition d’hygiène urbaine » in  »Revue Scientifique », n°21, 22 mai 1885, pp.653-658)

Jules Héricourt était membre de la  »Société de psychologie scientifique de France ». Dans ce cadre, en 1886, lui-même ainsi que le psychiatre Pierre Janet, Charles Richet et le docteur Ferrari da Grado démontrent, grâce à l’hypnose, que la graphologie repose sur des bases valides et concluent, avec le philosophe Théodore Ribot, que « l’écriture, comme les autres gestes, étant sous la dépendance directe du cerveau, varie avec les états permanents ou passagers de la personnalité ». Il a également publié en 1884 sur « Le magnétisme animal », et en 1889 sur « L’activité inconsciente de l’esprit » dans la Revue scientifique. Il semble cependant s’être tenu à l’écart de l’Institut Général Psychologique, que présidait Duclaux (qu’il fréquentait à la Ligue des Droits de l’Homme, cf. infra) et de l’Institut Métapsychique International, qui impliquait Charles Richet.

 »’1887 »’

Cette année-là, un incendie ravage le laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine, rue Vaulequin. Dans son ouvrage autobiographique  »Souvenirs d’un physiologiste », Charles Richet met en corrélation cet épisode et les étranges rêves de ses amis : « Dans la nuit qui précéda l’incendie du matin, mes deux chers amis Ferrari da Grado et Héricourt, rêvèrent tous les deux, sans aucune précision d’ailleurs, d’incendie et de flammes. » (RICHET, Charles,  »Souvenirs d’un physiologiste », Paris, Ed. J. Peyronnet et Cie, 1933, p.66)

Découverte de la protection conférée à des lapins par le sérum de chien infecté par le  »Staphylococcus pyogenes », par Charles Richet et Jules Héricourt. Ils en déduisent la théorie de la sérothérapie (qu’ils dénomment hématothérapie). Il semble que ce soit Jules Héricourt qui ait infléchi les recherches de Charles Richet vers l’immunologie et la microbiologie (cet intérêt s’est sourtout développé durant son passage à l’armée).

Mais la publication de cette découverte, dans la revue  »Archives de Médecine Expérimentale » fut rejetée par son éditeur Isidore Straus (1845-1896). Selon Richet, celui-ci le détestait pour une raison inconnue.

 »’1888 »’

Le 1er septembre, Héricourt réussit à publier sur la sérothérapie, sans en prononcer le terme, avec son article : « Les microbes » in  »la Revue des Deux Mondes ». Richet avait sans doute fait jouer ses relations pour pouvoir faire publier Héricourt, puisque le directeur de la revue, Charles Buloz était le premier mari de sa soeur, Louise Richet. Par la suite, la revue changea de directeur avec Ferdinand Brunetière, son ancien assistant. Mais Richet ne l’aimait pas. Celui-ci avait pratiquement mis en faillite l’entreprise en puisant un peu trop dans les caisses de la revue, victime d’un chantage de la part d’une de ses nombreuses maîtresses. (cf. Mail de Claude Picard)

5 novembre : première communication d’Héricourt et Richet, sur la découverte de l’hématothérapie (concept de la sérothérapie), par une note lue par Aristide Verneuil à l’Académie des sciences :  »De la transfusion péritonéale et de l’immunité qu’elle confère » (Comptes-rendus de l’Académie des sciences, CVII, 1888, pp.690-692)

6 décembre : Naissance de son deuxième fils, Georges Henri Héricourt à 4h du soir. Ils habitent à ce moment là au 245 rue Serin Honoré dans le 1er arr. Charles Richet et Henri Ferrari da Grado sont ses deux témoins.

 »’1889 »’

1er octobre : nomination officielle de Jules Héricourt comme chef-adjoint du laboratoire de physiologie de la faculté de médecine.

Les deux hommes choisissent de faire des recherches sur la sérothérapie antituberculeuse. Ils regretteront toujours de n’avoir pas choisi la diphtérie, d’autant qu’Emil von Behring ne leur reconnaîtra jamais la priorité de la découverte de la sérothérapie.

 »’1890 »’

7 juin : il écrit l’article « La bête humaine de M. Zola et la physiologie du criminel » dans la  »Revue Bleue »

27 juin : il reçoit une lettre de Zola en réponse à son article. Elle est publiée dans  »Correspondance de Zola », t.VII p.67 (ed. Montréal/CNRS)

6 décembre : Premiers essais de sérothérapie antituberculeuse sur l’homme (il fait lui même l’injection) sur un patient de Verneuil à l’Hôtel-Dieu.

Publication à la Société de Biologie des expériences nantaises de Bertin et Picq avec du sang de chèvre chez les tuberculeux.

Publication des premières expériences de SerumTherapie anti-diphtérique et anti-tétanique de Behring et Kitasato (chez l’animal).

 »’1891 »’

15 janvier : il est promu au grade de médecin-major 1ère classe (territorial)

Le 17 janvier, il publie avec Charles Richet à la Société de Biologie le procédé pour obtenir du sérum pur de chien, et il l’innocuité de son injection chez l’homme.

Le 24 janvier, il publie enfin à la Société de Biologie ses résultats d’hématothérapie anti-tuberculeuse avec P. Langlois et Saint-Hilaire. Il appelle hémocyne le sérum de chien qu’il utilise.

Quelques jours après, Bertin et Picq viennent reproduire leurs expériences à Paris.

Dans l’année, d’autres équipes se mettent à essayer le sérum de chien, en particulier Feulard (Sem. Med., 15 juillet 1891) et Semmola à Naples (Brit. Med, Journal. Suppl., Aug. 22, 1891). Voir l’ouvrage accessible en ligne http://www.archive.org/stream/yearbookoftreatm1892londuoft/yearbookoftreatm1892londuoft_djvu.txt.
http://www.archive.org/stream/yearbookoftreatm1892londuoft/yearbookoftreatm1892londuoft_djvu.txt

C’est traditionnellement à Noël 1891 que Behring guérit le premier enfant du croup par sa sérothérapie anti-diphtérique.

 »’1894 »’

14 août : il reçoit la décoration de chevalier de la Légion d’honneur des mains de Richet, en tant que « publiciste scientifique » (décret du 30 juillet 1894). Il habite au n°6 rue Blanche (9e arr.)

 »’1895 »’

Publication des résultats (décevants) de sérothérapie anti-tuberculeuse, et anti-syphilitique

De mars à octobre : essais de sérothérapie anticancéreuse. Ils auront comme élève dans ce domaine César Béretta.

Avril : Lors d’une promenade au bois de Boulogne avec sa famille, Héricourt à un pressentiment, l’incendie de sa maison revient en boucle dans son esprit. Quand ils arrivent chez eux, ce n’étaient que les voisins du dessus qui avaient fait un feu un peu plus fort que d’habitude. (HERICOURT, Jules, « Observation de pressentiment » in  »Annales des sciences psychologiques », V, 1895, p.155)

Septembre : il est affecté au service de Santé de la place de Dijon

 »’1896 »’

Mars : Interception du « petit bleu » par le colonel Picquart (Affaire Dreyfus). Celui-ci demande à ce que l’on fasse une comparaison des écritures.

 »’1898 »’

Janvier : Affaire Dreyfus ; Emile Duclaux (normalien, directeur de l’Institut Pasteur, membre de l’Académie de médecine) lance la grande pétition en faveur de la révision du procès Dreyfus.

7-23 février : Procès Zola ; Héricourt est demandé à la barre par Me Labori dans le procès Zola à Rennes, en tant qu’expert graphologue. Ca serait lui qui aurait permis de confondre Esterhazy, en comparant son écriture avec celle du borderau. Gabriel Monod (normalien, agrégé d’histoire) était l’un des experts, commandés par Mathieu Dreyfus qui entre janvier et août 1897, auraient comparés les deux écritures, voici ce qu’il en dit : « J’ai obtenu par un tiers des facs-similés du bordereau et de plusieurs lettres de Dreyfus de diverses dates, et j’en ai comparé avec soins les écritures ; je les ai fait examiner aussi par un très habile graphologue de mes amis, qui a conclu comme moi […]. » (BDIC, NAQUET, Emmanuel, Affaire Dreyfus et intellectuels : aux origines de la Ligue des Droits de l’Homme (1894-1898) vol 1, Mémoire de DEA, dir. Bernstein et Sirinelli, 1990, p.77). Ce graphologue serait sans doute Héricourt, puisque Monod et Richet se connaissaient sûrement par l’intermédiaire de l’Institut. D’après « L’affaire Dreyfus: La révision du procès de Rennes 15 juin 1906-12 juillet 1906 », par Alfred Dreyfus et Manuel Achille Baudouin, Alphonse Bertillon disait lui-même que Emile Javal et Jules Héricourt étaient les deux seuls savants à avoir étudié la physiologie de l’écriture.

20 février : Fondation de la Ligue des Droits de l’Homme, avec Richet, Reclus, etc. Réunion informelle à l’origine de la création de la LDH. L’engagement militant de Jules Héricourt est mentionné dans l’article de Vincent Duclert : « La Ligue de « l’époque héroïque »: la politique des savants » (Le Mouvement social, No. 183, Les Droits de l’Homme en Politique, 1898-1939 (Apr. – Jun., 1998), pp. 27-60)http://www.jstor.org/pss/3779613.

30 avril : Mort de son fils aîné, Charles, à 1h et quart du matin, à l’âge de 11 ans et demi de la fièvre typhoïde. Il y a deux témoins, René Flament, 30 ans, négociant en vin et Florimond Lermusiaux (1851-), 47 ans, inspecteur des chemins de fer de l’Est, chevalier de la Légion d’Honneur, deux amis de la famille.

4 juin : Première assemblée générale de la LDH, à l’hôtel des Sociétés Savantes. Membres du comité directeur élu par acclamation le même jour : Emile DuclauxHavet (membre de l’Institut) ; Dr. J. Héricourt ; Georges Hervé (Ecole d’Anthropologie) ; Paul Meyer (directeur de l’Ecole des Chartes, membre de l’Institut) ; Francis de Pressensé (publiciste) ; Jean Psichari (professeur de l’Ecole des Hautes Etudes) ; Paul Reclus (membre de l’Académie de médecine) ; Joseph Reinach ; Charles Richet (Académie de médecine) ; Seignobos (professeur de la faculté de lettres) ; Trarieux (sénateur) ; Ernest Vaughan (directeur de l’Aurore) ; Paul Viollet (membre de l’Institut). (Source : BDIC, F delta 842/2)

Il devient membre de la Société de Biologie

 »’1899 »’

1er mars : perquisition au siège de la Ligue (/article 291 du Code Pénal et la loi de 1834 sur les associations non autorisées, un texte répressif qui n’était plus utilisé)

18 avril : Procès de la Ligue, les poursuites visent notamment Duclaux et Grimaux (Trarieux bénéficie de l’immunité parlementaire mais obtient de défendre Duclaux)

8 mai : Charles Richet est élu membre du comité de la LDH en remplacement de Charles Friedel.

10 mai : manifestation à la salle du Grand Orient pour relancer la mise en liberté de Picquart (Richet est aussi présent)

23 octobre : Lors d’une séance de la LDH, le projet d’un almanach de la Ligue est avancé dans lequel Héricourt devait y publier un article sur la Peste (déjà paru dans la Revue Scientifique en 1897). Finalement le projet ne verra pas le jour.

11 décembre : Héricourt est nommé avec Psichari, Bourdon, Pressensé à la commission d’enquête au sujet des faits du soudan (?)

Récompense : Prix Louis de l’Académie de médecine pour son ouvrage « La sérothérapie » publié en 1899

 »’1900 »’

Héricourt est démissionnaire de l’armée

 »’1902 »’

Fin mai : il passe directeur de la  »Revue Scientifique » après les 22 ans de direction de Charles Richet (4ème série – Tome XVII : N°22 – 31 Mai 1902)

 »’1903 »’

Dans le domaine de l’hygiène sociale, Jules Héricourt apparaît maintenant comme un extrêmiste, prônant la fondation de tuberculoseries http://content.cdlib.org/xtf/view?docId=ft8t1nb5rp&doc.view=content&chunk.id=ch3&toc.depth=1&anchor.id=0&brand=eschol

Il fonda le dispensaire-sanatorium Jouye-Rouve-Taniès (Fondation de la Ville de Paris) dont le bâtiment existe encore et se trouve au n°190 de la rue des Pyrénées dans le XXème http://www.mairie20.paris.fr/mairie20/jsp/site/Portal.jsp?page_id=236. Il fut édifié selon les plans de l’architecte Louis Bonnier, sur les instructions de Jules Héricourt. Ce plan fut imité par le Dispensaire antituberculeux Laennec confié au Pr. Dieulafoy. Jules Héricourt fut aussi médecin-inspecteur de l’administration des Postes, Télégraphes et Téléphone où il organisa la lutte anti-tuberculeuse.

 »’1904 »’

Il est Vice-président de la Ligue des Droits de l’Homme (cf. Bulletin official de la Ligue des droits de l’homme
1904 v. 4,no. 2, p1101)

 »’1905 »’

août : épisode de la villa Carmen (Alger). Charles Richet aurait photographié un fantôme (article dans  »Le Matin », 26 novembre 1905 « Une apparition : le professeur Richet a photographié un fantôme »). Cf. les recherches de Paul Gibier sur la matérialisation des fantômes.

 »’1907 »’

Il est vice-président du comité central de la Ligue des Droits de l’Homme avec Jean Psichari. En janvier, une délégation du comité est présenté à Clémenceau pour demander réparation pour Grimaux (celui-ci avait été interdit de sa chaire de l’Ecole Polytechnique à la suite de sa déposition au procès Zola, puis était mort d’épuisement en mai 1900). Il préside notamment un meeting le 5/1/1907 dans la salle du Grand-Orient (Vers les temps meilleurs: trente ans de vie sociale ; Par Anatole France, Claude Aveline, Henriette Psichari. Dans l’édition de 1953, en page 223)

 »’1910 »’

30 mai : Henri Georges Héricourt se marie avec Marie Louise Grégory (dans le 10e arr.). Jules Héricourt ne semble pas avoir assisté au mariage (cf. acte de mariage), cela faisait déjà longtemps qu’il s’était brouillé avec son fils. Voici ce qu’en dit Richet : « Georges eut alors le malheur de faire à ce moment la connaissance d’une jeune fille dont il s’éprit, quoiqu’elle fût, je crois, plus âgée que lui. Et comme mon ami et sa femme ne voulurent pas entendre parler de ce mariage, il se mit en guerre, en guerre violente contre son père et surtout de sa mère, disant les mots les plus injurieux, -et pour ne citer qu’un fait- vivant pendant six mois sous le toit paternel sans avoir adressé une seule fois la parole à son père ou à sa mère. Ce fut l’enfer. Un enfer qu’on a peine à s’imaginer. Bref il déclara à ses parents qu’il quittait la maison, et se maria avec la donselle en question. » (RICHET, Charles,  »Mémoires dactylographiées », Dossier biographique de Ch. Richet, Académie de médecine, p.67)

 »’1911 »’

Henri-Georges Héricourt est reçu à l’internat des hôpitaux de Paris. On le voit en photo en 1912 dans l’Album de l’internat, apparemment interne à l’hôpital de Berck. Est-ce à Berck-sur-mer, un établissement qui dépendrait de l’AP-HP ? Ou un hôpital de Paris qui porte ce nom ?

 »’Vers 1913 »’

Son deuxième fils mourut deux ans après avoir été reçu interne : « Il venait d’être reçu interne, mais déjà une terrible maladie l’avait touché ; une ostéite vertébrale, et après deux ans de souffrances, il mourut sans un mot de repentir, sans une parole de tendresse pour ses parents. » (idem, pp.67-68)

 »’1914 »’

25 août : il s’engage dans l’armée, le temps de la guerre contre l’Allemagne. Il est rattaché à l’hôpital Vuillemin (à Paris, a priori). Il est directeur du service des « fièvreux »

 »’1918 »’

28 mars : il est promu Officier de la Légion d’honneur pour ses états de service durant la guerre (décret du 28 mars 1918)

31 décembre : Fin de son service au sein de l’hôpital Villemin

 »’1933 »’

mai : il reçoit le Grand Prix ou prix d’Albert de Monaco (100 000F) pour ses travaux sur la sérothérapie à l’Académie de médecine.

Le magazine « Sciences et Voyages » du 28/12/1933 publie 3 pages sur la sérothérapie anti-tétanique, avec une photo de Jules Héricourt âgé. La légende précise que « ses travaux sur la sérothérapie font autorité » et que l’Académie de Médecine lui a décerné en mai 1933 le grand prix de 100.000 francs, autrement connu sous le nom de Prix Albert Ier de Monaco. C’est sans doute ce qu’avait voulu me dire Gabriel Richet, mais j’avais mal compris. De ce fait, il doit y avoir tout un dossier à l’Académie de Médecine. Le reste de l’article est très orienté vers l’Institut Pasteur avec des photographies des installations de Villeneuve-l’Etang (Garches).

 »’1934 »’

10 mars : Richet envoie un courrier au ministère de l’Intérieur pour savoir si Héricourt a été promu Grand Chevalier, comme il l’a appris dans les journaux et dans tel cas il aimerait être son parrain. Malheureusement ce ne fut pas le cas.

 »’1937 »’

2 novembre : décès de sa femme, Marie Françoise Héricourt née Marandet (1854-1937) à l’âge de 83 ans à son domicile.

 »’1938 »’

Jules Héricourt meurt dans la nuit du 23 au 24 janvier à son domicile, 12 rue de Douais (9e arr.)comme pour son épouse, le décès a été déclaré par Henri Bornens, 30 ans, employé, habitant 7 rue Drouot. C’était malheureusement l’employé des pompes funèbres et non un domestique.

L’un de ses livres est dédicacé à son ami Gustave Le Bon avec qui il a fait ses études.

 »Sources »

Caricature et bio sur Chanteclair http://www.euraxipharma.fr/WebFaugas/Hericourt.htm

D’après Gabriel Richet, les « mémoires » rédigées par son grand-père évoquent Jules Héricourt. Il doit aussi y avoir un dossier à l’Académie des Sciences, dans la mesure où Jules Héricourt administrait un prix du prince de Monaco (?). En pratique, l’Académie des Sciences n’a retrouvé qu’une lettre de candidature à la succession du fauteuil de Charles Richet, mais il s’est rétracté peu de temps après. Il y a aussi ses titres et travaux.

Voir le fonds Aristide Rieffel à l’Université de Californie http://content.cdlib.org/view?docId=tf0j49n7z5&chunk.id=c01-1.7.5.2&brand=oac. Il s’y trouve de la correspondance avec Jules Héricourt qui était l’un de ses amis proches. Comment y avoir accès ? A creuser.

 »Chanteclair » édition anglaise year 1, N°2, May 1908 propose une courte bio avec une caricature couleur pleine page plus une photo plus petite.

Inutile d’aller rechercher du côté d’Henri Bornens (qui vit encore d’ailleurs, mais a perdu la mémoire) car ce n’était pas l’employé de Jules Héricourt et de son épouse, mais simplement l’employé des pompes funèbres…

Le nom Marandet existe encore dans le Jura (25 dans l’annuaire). La commune des Faisses a changé de nom à la fin du XIXème (on se demande pouquoi…!) et s’appelle Bonnefontaine. Pas de Marandet dans cette petite commune, mais 3 Marandet dans le chef lieu de canton, Poligny. Ni Monique, ni Michel à Poligny (qui sont de familles différentes) n’ont entendu parler de Marie Françoise Marandet. Michel Marandet m’a envoyé sur les Marandet de Mournans Charbonny, de Censeau et de Champagnole. Gilbert Marandet de Mournans Charbonny, retraité, ancien maire de la commune, a fait toute la généalogie Marandet et va enquêter, y compris à Bonnefontaine. Il me rappelle (son tel. 03 84 51 14 10). A suivre !

AN, Dossier de Légion d’Honneur, LH/1292/10

Archives de l’Académie des Sciences : Dossier biographique de Jules Héricourt (correspondance)

Archives départementales de la Seine : toutes les archives concernant la généalogie (Etat-civils, Contrats de mariages,etc.), 5

Service Historique de l’Armée de Terre (château de Vincennes) : Dossier militaire du Docteur Jules Héricourt

Publications de Jules Héricourt

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