Duguet

 »’DUGUET Jean-Baptiste (Nicolas) »’ (12/05/1837 à Chamery (Marne) – 4/07/1914 à Paris, 60 rue de Londres, 8e arr.)

Fils de Jean-Baptiste Duguet , vigneron, et Marie Jeanne Mobillion. Ses ancêtres paternels étaient originaires de Wasigny et d’Herbigny, près de Rethel (Ardennes). Ils formaient une famille seigneuriale, les Du Guet.

Jean-Baptiste fut élève de l’école du village jusqu’à l’âge de 9 ans où il partit en pension pour Reims. Il entra à l’Ecole de médecine de Reims, puis fit trois ans de service à l’Hôtel-Dieu. En 1860, il partit pour Paris passer le concours d’externat, qu’il réussit avec grand succès. Il réitéra l’année suivante en passant celui de l’internat. Il eut comme chefs d’internat : Moreau (Tours), Alphonse Guérin, Moutard-Martin, Boucher de la Ville-Jossy, Puche, Bouchut. En février 1866, il passe sa thèse de Doctorat intitulée : « Sur la hernie diaphramatique congénitale ».

Cette même année, il décide de s’installer définitivement à Paris. Mais lors de son installation, ses parents venus pour l’occasion meurent tous les deux du choléra.

A l’âge de 32 ans, il est reçu au concours pour le clinicat, et il est désigné pour être le chef clinique de Grisolle. Malheureusement, celui-ci meurt d’apoplexie peu de temps après.

En 1869, il contracte la fièvre typhoïde. Mais grâce aux soins de Moutard-Martin et de ses amis, il est rapidement sauvé.

Le 14 août 1870, il s’engage comme médecin militaire aux côtés de son ami Le Dentu. Malheureusement quatre jours après il tombe entre les mains des Prussiens lors de la bataille de Saint-Privat. Il est alors consigné dans un champ de luzernes à l’entrée de Gravelotte (près de Metz). Le 31 août, il parvient à s’échapper, gagne le Luxembourg pour y rejoindre les troupes à la bataille de Sedan. Suite à la débâcle, il rejoint l’armée de la Loire à Blois.

Deux ans plus tard, il est agrégé à 37 ans avec une thèse sur : « l’apoplexie pulmonaire ». Puis il passe le concours de médecin des hôpitaux. Concours resté célèbre, puisque lors de l’épreuve clinique, le candidat Duguet réforme complètement le diagnostic du jury. Il lui est alors impossible de poursuivre.Or le malade meurt et son autopsie révèle le véritable diagnostic, celui du candidat.
Il brigue alors le professorat et se présente la chaire de pathologie interne mais ne l’a pas. Il devient alors titulaire à l’hôpital Tenon, puis Saint Antoine et enfin à Lariboisière où il est chef de service pendant 21 ans (1881-1902)

En 1892, à la suite d’une vacance dans la section pathologie médicale à l’Académie de médecine, il est élu à la majorité.

Il est membre de la Société d’anatomie, de la Société de Biologie et de la Société médicale des hôpitaux.

En 1902, il est membre du Conseil d’Hygiène et de Salubrité.

En 1879, il devient chevalier de la Légion d’Honneur. Il est décoré par Alphonse Guérin

En 1886, il est promu officier de la Légion d’Honneur. C’est toujours Alphonse Guérin qui le décore.

En 1908, il accède au grade de commandeur de la Légion d’Honneur. Il est décoré par Henri Lozé, sénateur du Nord et membre du comité de la Légion d’Honneur

Au niveau de ses recherches, dès 1862, lorsqu’il est interne à la Salpêtrière, il découvre le liseré bleu violet formé à la sertissure des gencives et analogue au liseré saturnin. Dans les années 1880, il démontre l’origine parasitaire des tâches bleues. Au cours d’une épidémie de fièvre typhoïde à Lariboisière, il démontre que l’angine pultacée de cette maladie n’est autre qu’un muguet confluent. Parallèlement, il est le premier a décrire l’angine ulcéreuse particulière. A publié avec Jules Héricourt sur l’origine mycosique de la tuberculose en 1886-88, y compris un pli cacheté à l’Académie de Médecine. Enfin, il est l’inventeur du cathéter oesophagin, du masticulateur de table et d’un siphon spécial pour les épanchements des pleurétiques.

 »Sources »

AN, LH/837/55, dossier de Légion d’honneur de Jean-Baptiste Duguet

Dr. E. Hamaide (de Plombières), « le Docteur Duguet » in archives de l’Académie de Médecine (Don Bouquet)

Lippmann, A. Nécrologie de Jean-Baptiste-Nicolas Duguet [1837-1914]. Paris méd. 1913-14 xvi (Suppl.) 268

Henrot, H. Discours prononcé aux obsèques de Duguet (Jean-Baptiste-Nicolas) [1837-1914]. Union méd. du nord-est (Reims) 1914 xxxviii, 141-143

Michaut. Nécrologie de Duguet (Jean-Baptiste-Nicolas) [1837-1914]. Rev. gén. de clin. et de thérap. 1914 xxviii, (annex.) p. dexxvii

N… Obituary. Jean-Baptiste-Nicolas Duguet [1837-1914]. Brit. M. J. 1914 ii, 158

Siredey, A. Biographie de Jean-Baptiste-Nicolas Duguet [1837-1914]. Bull. et mém. Soc. méd. d. hôp. de Par. 1920 3. s., xliv, 12-20 (également J. de méd. et chir. prat., Par., 1920, xci, 187-190).

 »Publications de Jean-Baptiste Duguet » (énorme production scientifique ; seules quelques publications « phares » sont listées ci-dessous, en rapport avec ce qui nous préoccupe le plus)

Duguet, & Héricourt. Sur la nature mycosique de la tuberculose et sur l’évolution bacillaire du microsporon furfur considéré comme étant son champignon pathogène. Tribune méd. 1886 xviii, 208-210

Duguet. Villemin et son oeuvre; l’inoculabilité et la contagiosité de la tuberculose. Tribune méd. 1892 2. s., xxv, 657-659

Duguet. Avis relatif aux précautions à prendre contre le danger du charbon. Compt. rend. Cons. d’hyg. pub. de la Seine 1897 131

Duguet. Non contagiosité de la pelade. Bull. méd. 1906 xx, 1077 (également Ann. de thérap. dermat. et syph., Par., 1907, vii, 3-8).

Duguet. Modification au règlement des écoles en ce qui concerne les mesures à prendre pour empêcher la propagation de la pelade. J. de méd. de Par. 1907 2. s., xix, 41-43

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