René Boureau et la lutte contre la tuberculose

Boureau

Panneau, la tuberculose

Vers 1898, il commence à s’intéresser à la tuberculose et aux dérivés de la créosote, il publie en effet « Terrain tuberculeux, terrain arthritique ; phosphate et tannophosphate de créosote« . De toute évidence, il est influencé par Edmond Chaumier et surtout Jules Brissonnet qui publie à la même époque « Le phosphate de créosote et le tannophosphate de créosote dans la tuberculose pulmonaire », Repert. de thérap. (Paris), 1898, xv, 697. Dans cette publication, il s’interroge sur les facteurs qui pourraient créer un terrain tuberculeux: un taux d’urée et de carbones qui s’effondrent, une augmentation de la matière azotée qui crée un terrain déminéralisé, des urines plus acides et un sang plus alcalin …

Il compare ce terrain tuberculeux à l’arthritique qui au contraire est « surminéralisé » et a une hyperacidité urinaire, caractéristiques qui protègeraient contre une tuberculose grave. Face au bacille, les deux terrains seraient donc complétement inégaux. La phtisie arthritique est bien plus lente dans son évolution et particulièrement  » bénigne ». I
 » Pourquoi ne pas chercher à faire de nos tuberculeux des arthritiques ? ». Il préconise alors aux tuberculeux beaucoup de repos, une surnutrition riche en graisses et en viandes. L’intérêt thérapeutique de la créosote réside dans le fait que c’est un facteur puissant d’hyperacidité.
Ses prescriptions sont testées dans le service du Dr Bezard, avec succès.

Au début du XXème, il s’engage plus activement dans la lutte anti-tuberculeuse, en particulier avec la Société médicale d’Indre-et-Loire et la Ligue contre la tuberculose en Touraine dont il fut président.
Le 2 février 1901 est publié le  » Projet d’organisation de la lutte contre la tuberculose dans la ville de Tours  » rédigé par les Docteurs Baudouin et Boureau. Ils furent tous deux nommés par la Société médicale d’Indre-et-Loire pour écrire ce rapport et le présenter au Conseil Municipal de la ville de Tours.
En effet, à cette époque, on estime à plus de 300 000 le nombre d’individus succombant à la phtisie chaque année en France. Ainsi la lutte contre la tuberculose par la municipalité est présenté comme une œuvre humanitaire et une œuvre d’intérêt social.

A Tours, les services de l’Hôpital sont encombrés de phtisiques, et pour y être admis, il faut qu’ils soient déjà à peu près irrévocablement condamnés. En somme, les mesures qui sont prises jusqu’à présent permettent seulement aux tuberculeux de « mourir à l’Hôpital ». Il devient urgent de faire appel à l’aide de la Municipalité pour mettre en place une lutte active contre la tuberculose.

Le rapport préconise l’ouverture d’un sanatorium à Tours pour accueillir les malades qui pourront être sauvés, et la mise en œuvre de mesures prophylactiques importantes : désinfection des locaux, « guerre aux crachats » …

Est proposé également la mise en place d’un dispensaire antituberculeux (prenant modèle sur celui de Calmette à Lille), qui devra assurer le recrutement des patients pour la sanatorium. « vestibule du sanatorium « . Il devra dépister la maladie, mener une enquête auprès de l’entourage du malade, veiller à l’éducation prophylactique, et diriger le malade soit vers le sanatorium soit vers l’Hôpital.

 »’Références »’ : Boureau; Terrain tuberculeux, terrain arthritique; phosphate et tannophosphate de créosote; Société d’éditions scientifiques (BIUM côte 51957)

Boureau et Baudoin; Projet d’organisation de la lutte contre la tuberculose dans la ville de Tours, adopté par la Société Médicale d’Indre et Loire. (BNF FRBNF 30145283)

 »’Illustrations »’: Bacille de Koch, photo de sanatorium, titre du rapport pour la municipalité

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