Bosc

 »’BOSC Grégoire Robert »’ (Montréal (Aude) – Tours >1931). Docteur en médecine ayant fait toute sa carrière à Montoire. Il épousa Marie Angèle Bernier, de Montoire, dont il a eu deux fils, Edgar et Gaston, et une fille, morte vers l’âge de 10 ans. Son épouse est décédée après l’accouchement de sa fille. Il est donc resté veuf longtemps, et il viendra s’installer à Tours à sa retraite (97 rue Georges Sand), à côté de son fils Gaston.

 »’BOSC Edgar »’ (vers 1875- >1931). Pharmacien installé aux Ormes dans la Vienne.

 »’BOSC »’ Paul  »’Gaston »’ (Montoire 6 mai 1877- Tours, 17 mai 1931). Fils de Robert Bosc, il avait apparemment une santé fragile et était passionné par la lecture. Il fut très affecté par la mort de sa mère puis de sa soeur, et s’éloigna de la religion (d’après son petit-fils). Il commence ses études de médecine à Tours et devient ancien interne des hôpitaux de Paris en 1901, et il est notamment l’élève de Lecène, grand agnostique (Mahoudeau l’oppose à Gaston Bosc « chrétien pratiquant » ce qui n’était manifestement pas le cas). Mahoudeau dit que « leurs divergences les rapprochent tout autant que leurs ressemblances » (se réfère à sa nature de bourreau de travail). De santé trop fragile et trop pauvre, il ne tenta pas la voie des concours à Paris, passa sa thèse en 1904 (Les intoxications médicamenteuses chez l’enfant) et partit s’installer à Châtel-Guyon où il dirigea un hôpital d’enfants et se plongea dans les études. Il est plus que vraisemblable qu’il y rencontra Lucien Bartoli, beau-frère d’Edmond Chaumier. Mahoudeau raconte que le père de Bosc s’inquiétant de le voir ainsi enterré dans un trou (et déprimer ?), il en parla à Louis Lapeyre. C’est lui qui se chargea d’extraire Gaston Bosc de Châtel-Guyon (malgré lui apparemment), de le motiver et de le pousser à s’installer à Tours où il y avait « de grands vides qui ne sont pas comblés » d’après Mahoudeau.  »Est-ce que cela se réfère au fait qu’Edmond Chaumier faisait alors de moins en moins de pédiatrie et qu’on avait besoin de renforts dans ce domaine ? Est-ce que Lapeyre aurait pu demander à Edmond Chaumier s’il connaissait des médecins capables de le remplacer et qu’il avait pu lui conseiller Bosc du fait qu’il en avait entendu parler par Lucien Bartoli ? ». Toujours est-il qu’il vient s’installer à Tours.

Avant 1909, il se marie à Montoire avec (Yvonne Clémence) Louise Lorieux (née à Vendôme en 1880 ou en 1888, selon les sources), fille d’Albert Lorieux, vétérinaire à Vendôme, et de Noémie Robineau. Les beaux parents de Gaston Bosc viendront s’installer à Tours à la fin de leurs jours (195 rue d’Entraigue, en 1916). Ils eurent 3 enfants, Robert Jean Marie (Tours, 30 août 1909- Vanves (92), 3 avril 1979), Geneviève Raymonde Marguerite Marie (Tours, 26 octobre 1912 – Blois, 21/1/2003), mariée le 28/12/1938 à Montoire avec Louis Jacques André Lepage, et Marie Magdeleine Jeanne (Tours, 8 janvier 1916 – Voiron, Isère, 9/2/1998), qui fut religieuse. L’épouse de Gaston Bosc était très pratiquante. Quand son fils Robert annonça qu’il voulait être jésuite, il y eut un grand froid avec son père. Il réussit à faire différer d’un an son entrée chez les Jésuites…

En 1907, il est médecin de la crèche de l’hospice général (il écrit un article dans la  »Gazette Médicale du Centre »). Louis Lapeyre lui procure un poste de médecin consultant au Paris-Orléans, tâche qu’il prend à coeur ; il y créera des oeuvres sociales pour les cheminots, leurs enfants et leur famille (d’après Debré). En particulier, médecin de la « Goutte de Lait » de la Compagnie du Paris-Orléans, il la représente en 1913 lorsqu’est fondé à Tours le Comité régional de la Ligue contre la mortalité infantile (Touraine artistique, 1913, n°7, p.243). Dans le n°2 de l’Illustré Médical de 1923 (FW D198 P), figure la reproduction d’une photo de la Gazette Médicale du Centre où l’on voit plus d’une centaine de mamans avec leurs bambins. Il y est dit que cette « OEuvre de la Goutte de lait de la Compagnie du Chemin de Fer d’Orléans, à Tours, a été fondée dix ans auparavant et qu’elle est toujours dirigée par Bosc, qu’elle a été suivie par 2.205 enfants, dont la mortalité annuelle a toujours été inférieure à deux pour cent. L’article précise aussi que « Trop souvent, les « Gouttes de Lait » sont des distributions de biberons et enracinent dans le public la conviction qu’un lait contrôlé et dosé est le meilleur des aliments. Elles rendent surtout des services si elles ont pour but de favoriser l’allaitement au sein et si elles répondent à la définition suivante : « le « Gouttes de lait » sont des consultations de nourrissons au sein où l’on ne doit pas, en principe, distribuer une seule goutte de lait ». Plutôt proche de l’opinion d’Edmond Chaumier, et donc l’inverse de la Goutte de Lait tourangelle de Paul Grasset.

Bosc devient également médecin à l’Hôpital (il finira médecin-chef), mais il ne chercha jamais à intégrer l’Ecole de Médecine. Dans son service, il passait néanmoins son temps à enseigner, et avait de nombreux « élèves ». Il avait également une consultation à Saint-Gatien où il explorait les patients que ses confrères lui confiaient (examens radiologiques), il consultait chez lui rue Origet et également beaucoup à l’extérieur, parfois assez loin, rentrant très tard le soir (il était très demandé comme consultant, et parfois très loin).

En 1914, il a sans doute été exempté (du fait de sa santé). A-t-il néanmoins été mobilisé sur place ? Son petit-fils ne le sait pas.

Louis Lapeyre l’associe assez vite à la Gazette Médicale du Centre (voir l’année exactement). En 1927, il fait partie du comité directeur (avec Edmond Chaumier, Dubreuil-Chambardel, Lapeyre, Cosse et Roux-Delimal), et assure la rédaction générale des Gazettes Médicales. En 1928, à la mort de Dubreuil-Chambardel, il lui succèdera comme rédacteur en chef, et jouera un grand rôle dans la « nationalisation » de la Gazette. Il est important de noter que les trois personnes qui font sa nécrologie (Roux-Delimal, Robert Debré et Mahoudeau) insistent sur le fait qu’il est croyant et qu’il s’est tué à la tâche (il meurt à 54 ans). C’est apparemment une personnalité hors du commun. A son décès, son père était encore en vie, et Roux-Delimal évoque sa femme, ses enfants, et son frère. Ses liens avec Robert Debré viennent apparemment de son action en faveur de l’enfance, et dans la nécrologie qu’il écrit à son sujet (4 pleines pages…), Robert Debré semble vraiment bien le connaître et l’apprécier, tout comme il connaît et apprécie Tours. Son action en faveur de l’enfance semble s’être concrétisée après la guerre lorsque le préfet accéda à sa demande en lui permettant de « recueillir dans une vaste salle de la Crèche Léon Boyer les femmes qui sortaient de la Maternité au bout de 10 à 15 jours ». Bosc lui-même dit que « Je fus heureux de montrer, au bout de quelques semaines, qu’en réalisant cette mesure si simple, la mortalité de la Crèche et des enfants abandonnés était tombée de 75 % à 1 ou 2 % ». Je pense de plus en plus persuadé que c’est Robert Debré qui a fait la nécrologie d’Edmond Chaumier dans la Gazette (Bosc et Edmond Chaumier sont tous les deux morts en avril 1931), et il serait vraiment intéressant de voir quels liens les unissaient réellement.

Une facette moins présentable du Dr Bosc apparaît dans l’ouvrage « La médecine française et les Juifs, 1930-1945 » d’Henri Nahum (2006) http://books.google.fr/books?id=4MpWyDHsj6sC&pg=PA92&dq=Dr+Mahoudeau&hl=fr&ei=r2tNTun3NaHL0QGAiO2TBw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CD8Q6AEwBA#v=onepage&q=Bosc&f=false. Il met en exergue son article « Les Mercenaires à l’assaut de la Médecine », publié en 1930 dans la Gazette médicale de France, article violemment xénophobe. Puis Nahum s’étonne d’ailleurs des liens entre Debré et Bosc.

Son petit fils, Yves Lepage, a des photos et des archives sur son grand-père. Sa mère, fille de Gaston Bosc (Geneviève Bosc) a écrit des mémoires, dispersés chez ses enfants. Elle a gardé toute sa tête jusqu’au bout (décès en 2003). Apparemment, outre Mahoudeau qui n’a pas su venir aux obsèques de son ami tant il était affecté (c’est resté dans la famille), Gaston Bosc était aussi très proche du Dr. Pommeret de Preuilly sur Claise (qui lui, était un fervent catholique). SOn petit-fils m’a dit aussi qu’il allait tous les dimanches matin à la librairie Tridon (également fréquentée par Anatole France et Bergson), qu’il emmenait une douzaine de livre qu’il triait le dimanche après-midi. Il en rendait une partie le lundi, mais en conservait au moins 3-5 qu’il lisait. Sa femme liquida ont grande partie de la bibliothèque, dont de très belles choses. Mais il semble en rester encore…

 »Biographies » : outre les nécrologies de la Gazette médicale du Centre, il faudrait lire l’article écrit en 1953 par Robert Debré sur Gaston Bosc dans le n°43 de la revue « Médecine de France. Panorama de la pensée médecale, littéraire et artistique française » (éditeur Oliver Perrin, Paris).

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Publications »

Bonnaire, E., Bosc, G. Arrêt de développement du cuir chevelu chez un nouveau-né. Bull. Soc. d’obst. de Par. 1902; v, 186-189

Bonnaire, E., Bosc, G. Lymphangiome kystique congénital. Bull. Soc. d’obst. de Par. 1902; v, 246-250

Bosc, G. Monstre pseudencéphalien thlipsencéphale. Bull. et mém. Soc. anat. de Par. 1902; lxxvii, 910

? Bosc, G. Diabète et troubles mentaux. Rev. de psychiat. 1906; 416-418

Bosc. Les faux-croups graves. Gaz. méd. du centre 1907; xii, 84; 105; 119

Bosc. Faut-il faire des injections vaginales pendant l’accouchement et les suites de couches. Gaz. méd. du centre 1907; xii, 168

Bosc. Grandeur et décadence du curettage dans le traitement de l’infection puerpérale. Gaz. méd. du centre 1908; xiii, 19-21

Bosc. Conduite à tenir dans un cas d’avortement. Gaz. méd. du centre 1909; xiv, 6-11

Bosc. La sérothérapie autituberculeuse. Gaz. méd. du centre 1911 xvi, 2-6

Bosc. La vaccinothérapie. Gaz. méd. du centre 1911; xvi, 102-106

Bosc. Technique du ‘606.’ Gaz. méd. du centre 1911; xvi, 245-249. Le 606 ou Salvarsan http://en.wikipedia.org/wiki/Salvarsan est un dérivé de l’arsenic utilisé dans le traitement de la syphilis. A noter que Robert Roux-Delimal s’est également spécialisé dans le traitement de la syphilis après la guerre 14-18.

Bosc. Voyage aux bords du rein. [La constante d’Ambard.]. Gaz. méd. du centre 1913; xviii, 167-169

? Bosc, F. G., Carrieu, M. Le virus du rhumatisme articulaire aigu n’est pas de nature bactérienne. Gaz. méd. de Par. 1913 ; lxxxiv, 352

Bosc, G. Les hautes doses de sérum antidiphtérique. Arch. de méd. d. enf. 1918; xxi, 648-650

Debré, R. Bosc, Gaston, 1877-1931, son oeuvre. Gaz. méd. France 1931 suppl., 3-6

Debré R. Gaston Bosc, médecin chef de l’hôpital de Tours, ancien interne des hôpitaux de Paris. Tiré à part ?

 »’BOSC Robert »’ Jean Marie (Tours, 30 août 1909- Vanves (92), 3 avril 1979). Fils de Gaston Bosc. Jésuite. Voir http://books.google.fr/books?id=jIap7DHBIhIC&pg=PA48&dq=Robert+Bosc+Vanves&hl=fr&ei=VO4cTPf8Lc_G4gaS5c3zDQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CDEQ6AEwAQ#v=onepage&q=Robert%20Bosc%20Vanves&f=false. Prêtre en 1941.

 »Contacts »

Yves LEPAGE, petit-fils de Gaston Bosc. 32 r Clocheville 37000 TOURS ; Tel 02 47 20 61 06. leyves-07@orange.fr. Ancien (?) prof d’histoire à ND La Riche je crois.

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