»’REHNS Jules »’ (1871-1905). D’origine juive probablement (alsacien ? voir http://judaisme.sdv.fr/synagog/basrhin/g-p/haguenau/cig/cigogn.htm), licencié en droit, docteur en médecine (thèse à Paris en 1898). Il figure parmi les signataires (6ème liste) de la première protestation pour une révision du procès Dreyfus (Les soussignés, protestant contre la violation des formes juridiques au procès de 1894 et contre les mystères qui ont entouré l’affaire Esterhazy, persistent à demander la révision. « Livre d’hommage des lettres françaises à Émile Zola », par Paul Alexis, 1898, p.39). A noter d’ailleurs qu’un autre Rehns, Eugène, chimiste (son père, son frère ?) est signataire de la deuxième protestation, dans la 16ème liste (p.60).
Jules Rehns commence apparemment ses recherches avec Jean-Paul Langlois, le chef du laboratoire de Charles Richet, et donc en contact avec Jules Héricourt (se sont-ils rencontrés à l’occasion de l’affaire Dreyfus ?). Assez vite (1900), Jules Rehns semble s’orienter vers la microbiologie et l’étude de l’immunité. Il pourrait avoir travaillé en lien avec Ehrlich (en Allemagne ou en France ?) (voir Chapitre IX de l’ouvrage « Collection on Immunity » paru en 1906, dont l’auteur est J. Rehns). Parmi ses travaux, on remarque qu’il s’intéresse aux toxines végétales et même à l’administration par voie respiratoire des toxines et des agglutinines. Il travaille alors avec un certain L. Roux puis un F. Terrien. En 1903, il publie avec Edmond Chaumier (!) sur la vaccine, et entreprend alors quelques études sur la sujet (sans doute un des rares de l’Institut Pasteur de Paris à se lancer là-dedans). En 1904, il écrit pour la toute nouvelle revue Radium une nécrologie de Niels Ryberg Finsen http://en.wikipedia.org/wiki/Niels_Ryberg_Finsen, prix Nobel danois en 1903 pour sa découverte des effets de la lumière sur le lupus cutané. A partir de cette époque, il travaille sur le radium et ses effets cutanés, notamment avec Paul Salmon (lui aussi attaché à l’Institut Pasteur ?). Il est mentionné par Darier dans un de ses articles, voir surtout la note de bas de page http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/24/21/45/PDF/ajp-radium_1905_2_9_292_0.pdf. En 1905, il habitait au 40, rue de la Faisanderie à Paris et était attaché à l’Institut Pasteur lorsqu’il décède brutalement (une nécrologie le concernant est parue dans l’Écho médical du nord, 1905, volume 9, page 263 ; sans doute en apprendrons-nous plus le concernant…).
En tous cas, il nous fait une connexion supplémentaire entre Edmond Chaumier et l’Institut Pasteur (en plus de Maurice Nicolle, de Charles Nicolle pour Tunis et de Camille Guérin pour Lille). Il représente aussi une connexion indirecte entre le laboratoire de Charles Richet et Chaumier. On sait par ailleurs que Joachim Carvallo travaillait avec JP Langlois (ils ont publié ensemble), et cette histoire de radium nous ramène peut-être aussi à la sphère Le Roux, qui avait accueilli les Curie dans son laboratoire.
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