« [Albert Robin] fut, en France, un des premiers et des plus actifs artisans de la lutte antituberculeuse. En opposition avec la doctrine officielle, que représentait Brouardel, et qui plaçait à sa base le sanatoriumÉtablissement spécialisé dans le traitement de la tubercu… More, tel que le concevait les allemands, il lui donnait comme point de départ le dispensaire, pour le dépistage, puis le traitement à domicile sous la surveillance du médecinPersonne habilitée à exercer la médecine après avoir ét… More, enfin la désinfection et l’aération du logement par l’action des dames visiteuses. Sauf l’adjonction du sanatoriumÉtablissement spécialisé dans le traitement de la tubercu… More, contre lequel il avait des préventions exagérées, on ne procède point autrement aujourd’hui » (L’Echo de Paris,Causerie Médicale, Dr Raoul Blondel, 24/10/1928 )
»’Un essai d’organisation économique de la lutte contre la tuberculose : l’office antituberculeux Jacques Siegfried et Albert Robin à l’hôpitalÉtablissement public habilité à recevoir les malades, les… More Beaujon. »’
Thèse de doctorat en médecine, M. Paul Abram, Paris, 1910.
Président : M. Albert Robin, Professeur.
(voir aussi sur le sujet http://rcnarchive.rcn.org.uk/data/VOLUME046-1911/page265-volume46-08thapril1911.pdf,http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5844279b.r=%22Jacques+Siegfried+et+Albert+Robin%22.f127.langFR.hl)
== »’Contexte de l’époque : »’ ==
On reconnait alors l’existence du Bacille de Koch. Les causes de la tuberculose sont décrites comme individuelles (hérédité et antécédents) et dû au milieu de vie (habitation, alimentation, surmenage, contagion).
»’Les objectifs de la lutte anti-tuberculeuse »’
• Préserver : préservation individuelle et publique
Par ex : les enfants sains de parents malades sont adressés à l’œuvre de préservation de l’enfance du Pr Grancher (voir Oeuvre Grancher)
• Education antituberculeuse : individuelle et publique
• Traitement : repos, aération et alimentation raisonnée avec les médicaments = cure hygiéno- diététique (en sanatorium).
Prévention
• Assistance
En 1904, le ministre de l’intérieur fait une circulaire pour l’isolement des tuberculeux dans des hôpitaux spéciaux avec des infirmiers attribués, absence de contacts avec les malades non tuberculeux. Les médecins qui soignent tout type de malades doivent commencer par les non tuberculeux. Ce sont des « hôpitaux de traitement ».
Les tuberculeux en fin de vie sont pris en charge dans des « hôpitaux asiles ».
Il existe les sanatoriums qui sont un système relativement cher. En janvier 1900, à Paris, 28 rue Saint-Lazare, M. Léon Bonnet créé le 1er type de dispensaire qui correspond plutôt à une école d’hygiène qu’à un asile de contagieux. En 1905, on compte 9 dispensaires de ce type à Paris et on observe une diminution des décès à Clignancourt (1900 : 560 décès, 1903 : 420 décès). Mal soutenu, Dr Léon Bonnet victime d’expériences de radiographies, -> fermeture de la plupart des dispensaires.
A Lille, en 1901, M. Calmette crée la Préventorium qu’il nomme dispensaire Emile Roux où l’action est l’éducation antituberculeuse et la préservation sociale.
Ces 2 systèmes sont moins onéreux que le sanatoriumÉtablissement spécialisé dans le traitement de la tubercu… More.
»’Les systèmes de lutte antituberculeuse : »’
Dispensaires,Ligues, Dispositions de lois spéciales =>Préservation et éducation antituberculeuse
Sanatoriums,Stations climatériques, Hôpitaux de traitement, Hôpitaux asiles =>Traitement des malades
Bienfaisance privée, aidée par des règlements d’intérêt public =>Assistance
== »’L’Office antituberculeux : »’ ==
»’Statuts de l’association : »’
1. de donner ou de faire donner gratuitement dans un ou plusieurs dispensaires des soins médicaux aux indigents et aux nécessiteux atteints ou menacés de tuberculose ou d’affection des voies respiratoires
2. de leur procurer gratuitement, ou aux meilleurs conditions possibles, les médicaments ou les prescriptions des médecins.
3. de venir, dans la limite du possible en aide aux familles des malades ci-dessus
4. d’encourager et de faciliter le dévouement des dames désireuses de contribuer à une bonne œuvre.
COMITE de PATRONAGE
Réunissant des personnalités de condition mondaine différents et de sentiments opposés. Il a été constitué sous la présidence de Madame la marquise de Ganay. (Parmi elles, la comtesse de Noailles)
LE CONCOURS de L’ASSISTANCE PUBLIQUE
Quant à l’autorisation de s’installer dans une partie du laboratoire partant du principe de ne rien créer de nouveau et d’utiliser les organes existants (=> peu de frais)
LE PERSONNEL
1 médecinPersonne habilitée à exercer la médecine après avoir ét… More directeur : Dr Maurice Binet puis Dr Savoire
1 sous directeur : Dr Maurice Michel (chef de clinique d’Albert Robin)
23 médecins de service
1 surveillante
1 infirmière
1 enquêteur à domicile
Des »Dames assistantes » : elles étudient l’état social des malades et les moyens de les améliorer. Ce sont des femmes du monde qui interrogent les malades. « »M. le professeur Albert Robin a accompli ce prodige d’intéresser à une œuvre, l’élite féminine de la société parisienne » »
Elles font des visites à domicile pour donner des règles d’hygiène, trouvent des aides financières (contact avec d’autres œuvres) et s’occupent de l’habillement si besoin.
La vice présidente du Comité des Dames assistantes est Madame Girard-Mangin (Docteur) qui a fait ses études de médecine.
Le dispensaire est ouvert le 16/01/1905 dans un local pris sur le laboratoire de M. Robin dans une partie de la tribune de la chapelle de l’hôpitalÉtablissement public habilité à recevoir les malades, les… More Beaujon.
En janvier 1910, l’Office antituberculeux a son propre bâtiment construit sur les terrains de l’Assistance publique sur les dépendances de l’hôpitalÉtablissement public habilité à recevoir les malades, les… More Beaujon au frais de la ville de Paris.
»’Parcours d’un malade : »’
1. Il arrive au rez-de-chaussée dans une vaste salle d’attente
2. Puis il passe dans le cabinet de l’enquêteur où sont pris le poids, la taille et la température. Une fiche provisoire est donnée au malade.
3. Ensuite, il arrive dans la salle d’enquête où se trouvent les Dames assistantes : interrogatoire et préparation de la feuille d’enquête. Le malade reçoit sa carte d’identité. Sur une feuille spéciale (modèle dans la thèse de Paul Abram), la situation sociale est précisée. Le lendemain, l’enquêteur se rendra au domicile et complètera la feuille.
4. salle des consultations. Le malade est muni de sa carte d’identité et de la fiche où figurent le poids, la taille et la température. Le médecinPersonne habilitée à exercer la médecine après avoir ét… More de service l’examine et note sur une feuille d’observation si le sujet est éliminé ou si il est inscrit à l’Office (dans ce cas, il demande d’amener les différents membres de la famille ou vivant avec eux).
Les malades inscrits sont classés dans une des catégories suivantes :
Malades susceptibles d’être rapatriés à la campagne
Ce sont les malades désirant rentrer dans leur pays d’origine ou qui ont la possibilité de se faire soigner en province ou d’y trouver quelques occupations moins fatigantes ou plus hygiéniques que la leur. Il leur est alors délivré les certificats nécessaires à l’obtention de billets de chemin de fer et à la distribution de secours.
Tuberculeux sanatoriables
Malades éligibles pour le sanatoriumÉtablissement spécialisé dans le traitement de la tubercu… More (par ex. Angicourt). A leur sortie, ils seront suivis par l’Office pour leur éviter une rechute en retournant dans leur milieu. Ainsi, on contribue à « consolider la guérison » et décharger les finances de l’administration. Ceci car ceux qui auraient rechuté assez sérieusement pour que les sanatoriums ne les repris pas auraient dû être hospitalisés pour la plupart à la charge de l’Assistance Publique.
Malades hospitalisables
Malades non hospitalisables, incurables
Abandon médical relatif de ces malades permettant de diminuer les charges de l’Office et de restreindre le nombre de ses médecins. Ces malades retournent donc à domicile avec une surveillance prophylactique de la famille.
Prétuberculeux suspects ou tuberculeux susceptibles d’être traités à l’Office
Patient suivi par une consultation hebdomadaire permettant de déterminer exactement l’état du malade et d’instituer le traitement à suivre.
»’Les traitements médicamenteux : »’
a) ses agents
– dans la 1ère classe sont rangés les agents modificateurs du terrain tuberculisable ou tuberculisé (= qui diminue l’activité des échanges respiratoires ou qui favorisent la reminéralisation de l’organisme)
– la 2nde classe a pour but de combattre des symptômes prédominants ou des complications de la tuberculose.
Ex : fièvre -> sulfate de quinine ou antipyrine…
b) Préparation des médicaments et prix de revient
La pharmacie centrale des hôpitaux livre à l’Office les produits pharmaceutiques à prix coutant. Deux fois/ semaine, M. BUREAU, pharmacien Celui, celle qui est titulaire du diplôme d’État déliv… More des plus distingués de Versailles fait les mélanges et dissolutions dont l’Office a besoin sur place sans réclamer d’honoraire
c) Les spécialités pharmaceutiques
« »Aussitôt que le fonctionnement de l’Office fut connu, il a reçu la visite de nombreux fabricants de spécialités pharmaceutiques et alimentaires qui sont venu offrir leur produits. Quand les spécialités en question n’étaient pas utilisables par l’Office, il fut répondu par une fin de non recevoir. Dans le cas contraire, l’Office a accepté les offres qui lui étaient faites, mais en spécifiant bien qu’elles devaient être à titre gracieux. Quelques fabricants ayant demandé, en retour, l’autorisation de mettre dans leur prospectus qu’ils étaient fournisseurs de l’Office, elle leur fut accordée, à la condition de continuer à mettre à sa disposition les spécialités demandées. La plupart ont accepté. Grâce à cette entente, où les fabricants trouvent le bénéfice d’une publicité qui n’est pas à dédaigner, et où l’Office a, de son côté, l’avantage d’avoir, sans bourse délier des médicaments bien préparés et bien présentés, on a pu donner au malade nombre de produits utiles qu’il eut été impossible de se procurer autrement. » »
== »’Résultats de l’Office : »’ ==
« »L’Office s’occupe du traitement et de l’assistance médicale des tuberculeux curables, de l’assistance sociale et prophylactique des tuberculeux curables et incurables et de la surveillance de leur milieu. Il est en outre un centre de recherche d’enseignement et d’études scientifiques et sociale concernant la tuberculose. » »
Albert Robin a défini le « »système de l’échange réciproque » ». Par ex : l’AP leur offre le lieu d’exercice et en échange, l’Office s’occupe des patients qui sortent des sanatoriums, leur permettant ainsi de sérieuses économies quant au risque de rechute.
Les objectifs de l’Office sont :
o Etablir un centre de lutte contre la tuberculose
o Opposer à la lutte chère et couteuse, une organisation économique et limitée (en utilisant ce qui existe déjà)
Une partie des enfants en colonie de vacances étaient emmenés par Mme Jacques Siegfried au château de Langeais.
»’Description du bâtiment abritant l’Office : »’
Au RDC :
Vaste salle d’attente,
Cabinet de l’enquêteur,
Salle d’enquête,
Vestiaire des Dames assistantes,
Pharmacie où se fait la distribution des médicaments
A l’étage : 3 cabinets de médecins,
1 salle de traitement pour certaines applications thérapeutiques (injections, pointe de feu, etc…),
Laboratoire pour l’examen des crachats et la recherche du BK,
Vestiaire où on distribue vêtements, couvertures, chaussures, draps…
»’Quelques intervenants : »’ dermatologue : Dr Leredde
Chimiste de l’Office : M. Bournigault (chef de laboratoire à Beaujon)
Attention : dans la liste des professeurs de la faculté de médecine de Paris, il y a le professeur de Thérapeutique (M. Gilbert) et le professeur de CLINIQUE thérapeutique (Albert Robin).
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