Daudet

 »’ALLARD Julia »’ (1844-1940) (Mme Alphonse DAUDET). A la mort de son mari (1897), elle vendit sa résidence de Champrosay pour aller résider d’abord dans le château du Pray puis dans le château de la Roche, toujours à Chargé (près d’Amboise). Cette maison a été fréquentée par les Goncourt, Nadar, Proust,… Julia Daudet participe à la Touraine artistique. Le château de la Roche a été vendu à la fin de la 2ème guerre par Léon Daudet (bizarre, il était mort… ; ce serait donc plutôt Lucien).

 »’DAUDET Léon »’ (1867-1942). Voir Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Daudet. Entame des études de médecine en 1885, jusqu’à l’internat où il échoue en 1891. D’où l’écriture des « Morticoles » (1894). Albert Robin pourrait ne pas être étranger à son échec, d’où une haine féroce (Léon Daudet, Quand vivait mon père, 1940). Dans son ouvrage « Léon Daudet », publié chez Fayard en 1971, Jean-Noël Marque évoque « une basse vengeance d’Albert Robin voulant sanctionner son attitude dans l’affaire Nicolle (sans doute Maurice). Léon Daudet aurait brocardé Albert Robin, et ce dernier l’aurait appris. Ce serait à creuser… Il s’en est pris également à Farabeuf, Poirier, Auguste Broca, Pozzi, Lucas-Championnière, Nicolle ( »que des noms connus… »)

Léon Daudet est élevé par son père dans la haine de l’Allemagne( suite à la guerre de 1870), il va jusqu’à apprendre cette langue à son fils pour mieux vaincre l’Allemagne. Ses parents côtoient Zola, Goncourt, Drumont. Léon admire Victor Hugo chez qui ils se rendent fréquemment.
Le jeune Daudet cotoie les nouveaux romanciers chez l’éditeur Charpentier, et aussi les impressionnistes, Manet, Monet, Cézanne, Renoir, Sisley, Forain, ou les plus grands acteurs, Sarah Bernhardt et Mounet-Sully. Même milieu que côtoie Albert Robin…

D’après le site de l’institut Pasteur http://www.pasteur.fr/infosci/archives/ncm0.html, Maurice Nicolle et Léon Daudet était amis…après l’échec de l’internat en 1884 (année du décès de son père), il est reçu en 1885.

Léon Daudet s’inscrit à la faculté de médecine en 1885 ( la maladie de son père, le tabès, ayant eu une grande influence sur cette décision). Il admire le Dr Potain. Le Pr Charcot est un ami de la famille.

Léon Daudet raconte à propos d’un concours de médaille d’or qui fit scandale aux environs
de 1890-1891,http://ia700406.us.archive.org/22/items/souvenirsdesmili00dauduoft/souvenirsdesmili00dauduoft.pdf
 » »Maurice Nicolle, depuis chef de laboratoire chez Pasteur,
était déjà, bien que tout jeune, un savant hors ligne ; d’une érudition
immense, d’une intelligence égale, d’un caractère rigide
et entier. Quand il avait déclaré, en levant le médius de la main droite et en avançant le maxillaire inférieur, qu’un tel était « un
type ultra-médiocre » ou au contraire « un type épatant », il
n’y avait qu’à s’incliner. On le savait aussi calé en littérature
et en musique qu’en médecine et en histoire naturelle, critique
sévère, mais excellent, avec cela sans nulle pédanterie. Bref,
quand dans notre génération on avait dit « Maurice Nicolle »,
on avait tout dit. Il avait été reçu second à l’internat dans cette
même promotion où le premier fut Arrou, qui depuis a fait une
carrière si brillante dans la chirurgie. Ses maîtres ne tarissaient
pas d’éloges sur son compte. Il était pour ses malades le dévouement
même. Enfin, de l’avis unanime, la médaille d’or lui revenait
de droit, même sans concours.
Il avait contre lui de n’être pas l’élève de Charcot. Dutil,
médecin de haute valeur, avait été l’élève de Charcot. Mais
dans un sujet qui lui était familier, la paralysie saturnine, —
et cela prouve bien la sottise du système des concours à jet continu,
— il se troubla, balbutia, froissa ses notes et s’en alla
désolé. Il ne restait plus en présence que Maurice Nicolle et
Parmentier, qui venait d’achever son internat à la Salpêtrière,
dans le service de Charcot. Elève consciencieux, Parmentier fit
un devoir passable, sans plus, au lieu que Maurice Nicolle composa
une leçon magistrale, dont je me rappelle encore, à plus
de vingt ans de distance, l’ordre, la précision et l’originalité.
Sur la volonté formellement exprimée de Charcot, on lui préféra
Parmentier. Ce fut une indignation générale. Personnellement j’en conçus une vive colère et, selon mon habitude, je ne me gênai pas pour dire tout haut ce que je pensais. A partir de là,  »’je fus classé mauvais esprit et l’on me fit comprendre que je paierais cet accès d’indépendance plus cher qu’au bureau. De mon côté, je me promis bien de rendre les coups pour les coups. »’ Mon père prit ma cause, avec cette passion ardente et lucide qu’il mettait au service des siens. C’est ainsi que cette histoire de médaille d’or eut des répercussions imprévues dans notre milieu. » » Il y a-t-il un rapport avec Albert Robin quant à cette affaire? Faisait-il parti du jury lui aussi?

« Il ne faut pas non plus oublier qu’après un premier échec à l’internat, qu’il avait « pioché sous l’oeil paternel de Potain », à la fin de 1889, il connaît à l’automne 1890 un second échec. L’explication n’en fut pas celle qu’il donnat plus tard, une basse vengeance d’Albert Robin voulant sanctionner son attitude dans l’affaire Nicolle. Elle est plus simple et plus poétique: comme son père l’écrit à son cousin avant le concours: »Nous venons de reprendre les quartiers d’hiver rue Bellechasse, Lucien à Bossuet, Léon dans l’amour et la science, l’amour partout! L’examen de Léon est tout proche mais je ne compte pas qu’il le passe, car depuis quatre mois il n’a guère travaillé. » Cet échec aurait pu ne pas être définitif. Il ne lui reste d’ailleurs plus pour obtenir son doctorat en médecine qu’à soutenir sa thèse: ce sera en 1894,  »Les Morticoles ». »(Léon Daudet de Jean-Noel Marque).

Léon Daudet se serait marié à Chargé avec Jeanne Hugo, petite-fille de Victor Hugo (Wikipédia dit à Paris en 1891, donc avant Chargé).Ils divorcent pour incompatibilité d’humeur (Léon d’après les Goncourt étant extrèmement jaloux avec une importante violence verbale)vers 1894. Leur fils Charles restera balloté entre ses parents. Cet évènement lui ferme les portes du milieu républicain.

Extraits de GoogleBooks

« J’ai connu de pacifiques dames, qui devenaient enragées et écumantes quand on mettait en doute, devant elles, la compétence d’Albert Robin ». Léon Daudet, 1915, dans « Devant la douleur : souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux de 1880 à 1905 » http://ia700406.us.archive.org/22/items/souvenirsdesmili00dauduoft/souvenirsdesmili00dauduoft.pdf

« […] inventeur inane des maladies par « ralentissement » et « accélération » de la nutrition, promoteur de régimes homicides ou falots, qui disputaient la palme de la fantaisie à ceux du bel et vide Albert Robin. » Léon Daudet, 1922 (« Les oeuvres dans les hommes »)

« Albert Robin, par ailleurs très bon commerçant, parle vite en avalant les syllabes et d’un ton péremptoire » Léon Daudet 1926 (« Souvenirs des milieux littéraires: politiques, artistiques et médicaux, Volume 1 »)

« Je le range dans la catégorie des Poirier, des Albert Robin, des beaux néants, semés d’intrigues et fleuris de fatuité. Ce ne sont pas des cliniciens, ce ne sont pas des thérapeutes, ce sont des torses. » Léon Daudet 1932 (« Salons et journaux »)

« Maurice lui « avait parlé de Léon Daudet dont la valeur « n’était pas contestable et dont les épreuves « étaient bonnes … Le chef de Maurice Nicolle était le charlatan Albert Robin — ne pas confondre avec Charles Robin — sur le compte duquel je m’étais souvent exprimé avec liberté, et qui, de ce fait, m’avait voué une haine inexpiable. » Léon Daudet 1936 (Bréviaire du journalisme)

« Le thérapeute à la mode était alors un sphénopogone, ou barbe en pointe, du nom d’Albert Robin, » … « Albert Robin fut l’occasion d’un petit scandale. Il soignait une courtisane célèbre qui était une merveille de beauté et de grâce. » Léon Daudet 1940 (« Quand vivait mon père »)

« Ailleurs, Daudet a révélé que d’Avigleuse, c’était Albert Robin, et Tismel de l’Ancre, Paul Poirier. » Paul Dresse 1948 (Léon Daudet : vivant)

 »’DAUDET Lucien »’ (1878-1946). Dans un ouvrage sur son père, écrit en 1941, il évoque le Dr. Caillet d’Amboise. Il y évoque aussi Albert Robin : « Ensuite, on lui recommanda le docteur Albert Robin, homme savant, charmant, très lettré — si lettré qu’il parla surtout… »

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