Gubler

 »’Adolphe GUBLER »’ ( 05/04/1821 à Metz – 21/04/1879)

Il occupa la chaire de thérapeutique de la faculté de médecine de Paris (à partir de 1868). Albert Robin le décrit ainsi : « Gubler fut, en un mot, l’un des créateurs les plus autorisés des applications cliniques de la chimie biologique, tant par ses travaux personnels que par la direction qu’il sut donner à ses élèves et les nombreuses recherches dont il a été l’instigateur. Avant lui, on était resté confiné dans le domaine de la science pure ; il fut l’un des premiers qui, chimiste et médecin à la fois, entra résolument dans la pratique, dotant ainsi la séméiologie d’une branche nouvelle et de procédés cliniques qui sont aujourd’hui universellement employés. »

Albert Robin fut un de ses élèves et il semble qu’il lui vouait une certaine admiration. D’ailleurs, Albert Robin fut un des élèves préféré de Gubler.
Albert Robin raconte les dîners du vendredi où Gubler accueillait ses élèves pour discuter des évènements scientifiques de la semaine. Les convives les plus habituels des Gubler: Boutecquoy, Blot, Broca, Pidoux, Bordier, Robin, Cloquet, Larrey, H. Bouley, Dr Bonnefin.

Gubler vécut son enfance près de la frontière belge dans une famille modeste. Son père ayant disparu avant sa naissance et sa mère ne pouvant pas se permettre de garder son enfant, elle le confia à une soeur à Rocroy. Albert Robin, lui, explique que c’est à la suite d’une chute dans une mare glacée, il fut pris d’une pleurésie grave dont la convalescence longue et pénible épuisa ses forces. Par la suite, il fut placé en pension chez un oncle pharmacien militaire à Rocroy. Il y découvrit dans la bibliothèque des traités de botanique qui le passionnèrent.
A 16 ans, il fut placé en pensionnat à Metz où il y termina des études brillantes . En 1841, il arrivait à Paris « léger d’argent ».

Quand Gubler arrive à Paris, il n’avait quasiment pas d’argent et certains de ses élèves lui durent plus d’une fois d’échapper aux privations dont il avait autrefois subit lui-même la terrible épreuve.
En 1845, il est nommé interne des hôpitaux. On apprend que Gubler est un élève de Trousseau à travers l’histoire qui suit:Gubler fut envoyé par Trousseau en Italie, à la demande de Baudelocque. Trousseau avait pensé à Gubler parce qu’il savait qu’il avait besoin d’argent. Baudelocque avait besoin de lui pour accompagner un jeune homme de bonne famille qui, suite à une histoire de duel, était tombé dans un tel état de tristesse, que les médecins conseillaient les voyages comme l’unique moyen de guérison. Gubler, alors en première année d’internat refusa puis à la demande insistante de Trousseau, accepta ce voyage. Malheureusement, dans un délire de persécution, le jeune homme tira une balle sur Gubler puis lui taillada à coups de couteau la poitrine et le cou. Gubler fut pris en charge à l’hôpital de Milan et guéri malgré une plaie pénétrante de poitrine, une péritonite consécutive aux plaies de l’abdomen et de larges plaies au niveau du cou. Gubler fut obligé de masquer ses cicatrices du cou en portant toute sa vie les cheveux longs. Il attribuait sa santé fragile à la balle qui était restée dans un de ses poumons.

Dans sa thèse en 1849, on apprend qu’il est elève-lauréat (1er prix) de l’Ecole pratique, interne-lauréat (2e prix) des Hôpitaux, membre adjoint de la Société anatomique, membre fondateur de la Société de Biologie de Paris. L’intitulé de la thèse : Des glandes de Méry (vulgairement glandes de Cowper), et de leurs maladies, chez l’homme. Elle est dédicacé à Ph. Ricors, chirurgien de l’hôpital du Midi (Vénériens)et à Fr. Lallemand, professeur honoraire de la Faculté de Médecine de Montpellier, membre de l’Institut (Académie des Sciences). Velpeau est président de jury, qui comprend également Charles Robin.

Gubler s’est intéressé à l’hydrologie en publiant un article comparant les eaux minérales de France à celle de l’Allemagne ( qui a récupérée la Lorraine, pays d’enfance de Gubler, patriote français). D’après Albert Robin, cette publication a eut des conséquences considérables en enrichissant ainsi beaucoup les hydropoles de France.

Gubler ne croyait pas en l’homéopathie… déjà un débat!

Dans Études physiologiques et thérapeutiques sur le Jaborandi (« pilo carpus pinnatus »), par Albert Robin, 1875,http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61335532/f4.tableDesMatieres, on apprend l’histoire du jaborandi en médecine: « Vers la fin de l’année 1873, M. le Dr S. Coutinho, de Pernambuco,
apportait à M. le professeur Gubler les premiers échantillons de
Jaborandi. M. Gubler l’expérimenta aussitôt à l’hôpital Beaujon, confirma
les propriétés sialagogues et diaphorétiques de la nouvelle
plante et en fixa les caractères botaniques les plus importants et les
principales indications thérapeutiques. Quelque temps après, au
mois de mars 1874, M. le professeur Gubler et M. S. Coutinho
publièrent, dans le Journal de thérapeutique, les premiers résultats
obtenus à l’aide de cet agent puissant (1). Cet article eut un très-grand
retentissement; c’était la première fois que l’on voyait apparaître
dans la matière médicale un diaphorétique vraiment digne de ce
nom ; mais la provision de feuilles était trop minime pour qu’il fût
possible d’entreprendre, à cette époque, un travail de longue haleine.
En juin, M. le Dr S. Goutinho reçut une assez grande quantité de
Jaborandi ; M. Gubler, à qui il la remit, voulut bien me charger d’en
étudier plus complètement l’action physiologique et thérapeutique.
Que mon savant maître veuille bien recevoir l’expression de ma reconnaissance
pour les encouragements et les conseils éclairés. »

 »Sources »:

Robin, A. Biographie d’Adolphe Gubler (1821-79). Compt. rend. Soc. de biol. 1879, Par., 1880, 7. s., i, 179-187.

Eloge de M. Gubler, M.J. Bergeron, Mémoire de l’Académie de Médecine 1899, volume 38, p.1-28

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