Lettre de Sr Ste Candide du 12 décembre 1892

Se rapporte à l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine, billet adressé à la Supérieure générale des Religieuses de la Providence, de la Pommeraye.

Ste Radégonde le 12 Xbre 1892

J.M.J.

Ma Révérende Mère,

Vous attendez depuis longtemps une lettre de moi ; j’étais moi-même bien soucieuse. Enfin aujourd’hui je crois pouvoir vous dire, qui d’ici 15 jours ou trois semaines, il nous sera nécessaire d’avoir une troisième religieuse. M. le Curé me dit ce matin, qu’il ira à la Comté (Communauté ?) pour avoir une Sr telle qu’il la veut, je l’ai prié de vous écrire avant ; que vous n’aurez peut-être pas sous la main le sujet qui pourrait convenir.

Ma Révérende Mère, il faut vous dire toute notre agonie. Je vous écrivais le 31 8bre que le bail serait conclu les jours suivants, et en effet ce bail partait ce même jour en Belgique, le Comité acceptait les dures conditions de la propriétaire : c’était le loyer augmenté de 400 frs, le chemin aux frais du comité, on nous ôtait la petite terrasse en bas, on pouvait construire sur la maison, et si au bout du bail on ne voulait pas vendre, les nouveaux bâtiments pourraient être emportés, si au contraire le comité refusait d’acheter la construction restait au propriétaire, défense d’arracher un seul arbre et de construire sur les caves, tout enfin était accepté par ces M.M. lorsque le 6 9bre le bail revient nul, et un autre projet de bail l’accompagnait où toutes ces conditions y étaient, mais de plus il fallait la signature d’un autre Mr qui n’est pas du comité, de plus les bâtiments que l’on construisait resteraient à la propriétaire lors même qu’elle ne voudrait pas vendre à l’expiration du bail de 9 ans, et qu’elle aurait le loisir de faire visiter la maison par un médecin de son choix, pour voir s’il n’y aurait pas de maladie contagieuse, en outre que la petite grille qui donne entrée chez nous serait murée aux frais du comité, ainsi qu’un mur qui devait séparer la petite terrasse. Ce n’était pas acceptable, et l’on ne savait plus comment faire, on croyait l’œuvre perdue, pas de maison, plus que trois mois. Mr le Curé était très inquiet, Mr Triaire voulait donner sa démission, et moi j’en étais brisée. Enfin, Mr le Curé fait je crois l’impossible, nous avons une maison beaucoup mieux que la nôtre, j’ai lieu de croire que ça va aller vite maintenant, c’est la dernière maison de Ste Radégonde, la Gaudinière je crois, elle portera le nom : Asile St Joseph ; mais nous serons loin de l’église. Vous êtes passée devant quand vous êtes venue chez nous. Mr Mame s’en mêle, cela me donne une grande espérance ; j’aurais bien d’autres choses à vous dire, aussi je vous écrirai d’ici 8 ou 10 jours, je vous donnerai de plus grands détails.

Je suis avec un profond respect,

Ma Révérende Mère,

Votre très humble fille

Sr Ste Candide

Plusieurs ajouts sur les côtés :

Veuillez s’il vous plaît faire prier encore beaucoup, hélas ! Tout n’est pas fini. Ma Sr Adrien me querelle, elle a peur que je l’oublie près de vous. Veuillez agréer son profond respect Ma Révérende Mère. Nous avons appris par je ne sais personne que mon Révérend Père doit passer à Tours. Mr le Curé me dit de vous dire que s’il passe sans venir le voir, il sera très contrarié.

Ma Révérende Mère, je vous prierais de permettre que ma Sr St Simillien m’envoie un compliment pour Mr le Curé à l’occasion du 1er de l’an ; ce Mr est notre directeur, je désirerais avoir ce compliment au plus tôt, pour le faire lire et étudier à mes petites filles qui ne savent rien.

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