Région Centre

Cette page n’a d’autre objectif que de rassembler des arguments pro-région Centre pour la demande de financement au Conseil Régional

 »’Petite Enfance »’

– Les départements de la (très) grande couronne parisienne, Eure-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret, connaissaient une mortalité extrêmement importante des jeunes enfants (placement des petits parisiens en nourrice) dans les années 1860. Ceci est très bien développé dans l’ouvrage de Catherine Rollet-Echalier « La politique à l’égard de la petite enfance sous la IIIe République » (PUF, 1990)

– C’est un médecin de Nogent-le-Rotrou (28, Eure-et-Loir), le Dr Amédée-Théodore Brochard qui fut l’un des premiers en France à attirer l’attention de l’Académie de Médecine sur ce problème de surmortalité, en publiant un ouvrage  » »De la mortalité des nourrissons en France, spécialement dans l’arrondissement de Nogent-le-Rotrou » » (Paris, Baillière, 1866, 161p) (cité dans le même ouvrage que ci-dessus)

– En 1870, se créée la Société protectrice de l’Enfance de Tours par le Dr. Bodard. C’était la 4ème fondée en France après Paris, Lyon et Le Havre.

– La loi de Théophile Roussel (1874) cherchait à s’attaquer à ce problème de l’industrie nourricière. Pour des raisons qui nous échappent encore, François Houssay a écrit en 1904 une biographie de Théophile Roussel

– Sur l’application concrète de cette loi, en particulier en Indre-et-Loire dans le milieu des années 1880, voir 1881-1886, la période pressignienne d’Edmond Chaumier, son engagement dans le Syndicat des Médecins d’Indre-et-Loire et finalement la publication du Bulletin des nourrices au sein d’Indre-et-Loire.

– Plus tard, c’est l’Oeuvre Grancher parisienne qui s’appuiera sur la région Centre pour placer les pupilles. Sur les 24 foyers de l’Oeuvre créés entre 1904 et 1913, 22 sont en région Centre (12 dans le Loir-et-Cher, 2 dans l’Indre, 2 dans l’Indre-et-Loire, 2 dans le Cher, 1 dans le Loiret, 2 dans la Haute-Vienne et 3 dans l’Eure-et-Loir) mériterait d’ailleurs une analyse géographique détaillée. Cette répartition mériterait d’ailleurs une analyse géographique détaillée ( »n’y a-t-il pas des géographes spécialisés dans les territoires à Tours ?? »). Il est dit partout et classiquement que les foyers se trouvaient en Sologne, mais il serait bien étonnant que le corps médical ait choisi une région réputée pour son air malsain (malaria) en vue de préserver les enfants de la tuberculose !!! A propos de la fondation du foyer de Couture-sur-Loir en 1904, le Dr. Granjux dit d’ailleurs  » »Couture est située dans la plaine où la Braye rejoint le Loir et répand une humidité précieuse pour les prairies, mais mauvaise pour les enfants. Aussi, le Dr. Poirier, en praticien avisé, proposa de les placer dans les villages situés sur les coteaux qui limitent la vallée » … » (Rapport 1907 de l’Oeuvre Grancher, p14). On s’apercevra sans doute que les foyers évitaient soigneusement la Sologne et les marécages…

– Aujourd’hui encore, les trois derniers foyers de l’Oeuvre Grancher sont à Mennetou (41), Romorantin (41), et Meung sur Loire (45). La filiale chartraise fut également la dernière filiale autonome, rattachée très récemment à l’Oeuvre parisienne, et disposant encore de bureaux propres à Chartres. On doit sans doute cette survivance prolongée au fait que le Pr. Armand-Delille, secrétaire général de l’Oeuvre Grancher de 1907 sans doute jusqu’à sa mort en 1963, avait sa résidence secondaire au Château de Maillebois (célèbre pour ses lapins et la dissémination de la myxomatose…). Sa famille y réside encore.

 »’A propos des élites médicales »’

– Interdépendance historique de Tours vis-à-vis de la Faculté de Médecine de Paris, même après la fondation de l’Ecole de Médecine de Tours. La plupart des docteurs en médecine avaient fini leurs études et soutenu leur thèse à Paris. Certains avaient passé le concours d’externat ; un plus petit nombre le concours d’internat. Autant dire que toute l’élite médicale en région Centre, particulièrement autour de l’Ecole de Médecine de Tours, avaient de solides contacts parisiens (leurs maîtres, leurs ex-collègues) , favorisés aussi par la proximité

– Doit-on aux raisons exposées ci-dessus, ou à une solide culture de l’organisation (ville de compagnonnage, etc, etc ?), le fait que le département d’Indre-et-Loire soit, sinon pionnier, du moins assez systématiquement parmi les premiers à expérimenter les structures innovantes : la Société Médicale d’Indre-et-Loire est l’une des premières fondées en France par le Dr. Origet en 1801, la Société protectrice de l’Enfance est la 4ème fondée en France en 1870, le Syndicat des Médecins d’Indre-et-Loire est aussi le 4ème fondé en France en 1881, la filiale tourangelle de l’Oeuvre Grancher fondée par Edmond Chaumier est l’une des 7 premières en France,…

– Il faut sans doute attribuer à ce contexte favorable la création de la  »’Gazette Médicale du Centre »’ ( »qui peut rêver d’un meilleur titre pour nos élus régionaux de 2007 ? »). A la création (éditorial du 31/10/1896), la Gazette Médicale du Centre  » »entend couvrir 11 départements : l’Indre-et-Loire, l’Indre, le Loir-et-Cher, la Sarthe, le Loiret, le Maine-et-Loire, la Vienne, le Cher, les Deux-Sèvres, la Haute-Vienne et la Mayenne » (soit 5 dans l’actuelle région, et 6 hors région, vers l’ouest)  »et se mettre au niveau des journaux de Lyon, Montpellier, Bordeaux, »… ». Le succès de l’entreprise doit sans doute beaucoup à Edmond Chaumier, à son expérience acquise comme collaborateur du Concours Médical, à ses premières armes avec le Bulletin des nourrices au sein d’Indre-et-Loire. Cette Gazette sera progressivement absorbée et/ou absorbera la Gazette Médicale de France entre 1931 et 1938. Tout ce qu’on connaît actuellement de la Gazette Médicale du Centre a été écrit par le Pr. J. Moline (Histoire de l’Ecole de Médecine et de Pharmacie de Tours, 1803-1970, Tours, 1998, pp405-408)

– Rôle important joué par certains médecins tourangeaux à Paris, dont Bretonneau, Trousseau, Velpeau.

– Evidemment, l’oeuvre propre d’Edmond Chaumier, avec l’Institut Vaccinal de Tours et sa succursale à Rome, le 1er Institut Vaccinal de France et d’Europe (export), ainsi que la Revue internationale de la Vaccine, seule revue médicale internationale publiée en région Centre

– l’Ecole d’Anatomie (et d’Anthropologie) de LeDouble avec son élève Dubreuil-Chambardel, premier provincial président de la Société d’Anthropologie de Paris.

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