On sait maintenant que le rachitisme est la traduction d’une carence en vitamine D.
Le traité de Jules Comby sur le rachitisme (1892) retrace l’histoire de la description de cette affection :
(page 14-15) « En 1849, Trousseau et Lasègue publient, dans les Archives de Médecine, un excellent article qui contribue à vulgariser en France la connaissance de la maladie ; ces auteurs soutiennent l’identité du rachitisme et de l’ostéomalacie, opinion à laquelle se rallie Gubler, et surtout Beylard, dans une thèse très remarquable à laquelle j’ai fait de nombreux emprunts. Trousseau, dans ses cliniques de l’Hôtel-Dieu, est revenu sur le rachitisme, dont il a admirablement décrit toutes les particularités étiologiques, symptomatiques, anatomiques, etc. Il insiste, après Bretonneau, sur le traitement par l’huile de foie de morue.
« A Broca (Société anatomique, 1852) est dû un nouveau progrès dans l’histoire du rachitisme ; partant de l’ostéogénèse physiologique, cet auteur montre que le rachitisme n’est qu’une déviation, un arrêt, une suspension du processus normal. Le premier, il décrit clairement les lésions histologiques du rachitisme.
« (…) Enfin Parrot a jeté un moment l’émotion dans le camp des médecins, quand il a voulu rayer le rachitisme du cadre nosologique, et le confondre avec la syphilis héréditaire (Progrès médical 1880, Congrès de Londres 1881). Cazin et Iscovesco (Archives de médecine, 1888), moi-même (Revue des maladies de l’enfance, 1887), avons essayé de réfuter la théorie de Parrot qui n’a été admise que par de rares médecins (…). »
» (page 29). Entraîné par des coïncidences fréquentes à l’hospice des Enfants-Assistés, cet éminent observateur (Parrot) confondit, dans une description unique, deux choses incompatibles, deux maladies dont les processus sont radicalement opposés, puisque l’une, la syphilis, est une maladie infectieuse, et l’autre, le rachitisme, une maladie dystrophique ». S’en suit une discussion abondamment argumentée permettant de réfuter tout lien entre rachitisme et syphilis.
Alors que Jules Comby publie les lignes qui précèdent en 1892, Edmond Chaumier le fait rentrer dans le comité médical de l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine. Par esprit de contradiction ou peut-être par fidélité à Parrot, il continue cependant de penser que le rachitisme peut être d’origine microbienne, si l’on en croit ce qu’il publie en 1894. C’est aussi à la même époque (1893) d’ailleurs qu’Edmond Chaumier effectue sa mission en Italie à l’effet d’y étudier les causes du rachitisme. Va-t-il visiter l’Institut rachitique de Milan, fondé par le Dr. Pini (mentionné par Comby) ?
L’ouvrage de Jules Comby détaille également toutes les théories alimentaires et l’importance de l’allaitement maternel pour prévenir le rachitisme. En page 181, il revient sur l’huile de foie de morue :
« Bretonneau a introduit en France, en 1827, un médicament bien plus précieux, sur l’efficacité duquel l’accord est bien près d’être unanime : c’est l’huile de foie de morue qui, employée de temps immémorial sur les bords de la Baltique, n’est devenue d’un usage courant dans le traitement du rachitisme, que grâce à Bretonneau et à son illustre élève Trousseau.
Apparemment, l’huile de foie de morue semble utilisée à Manchester (Dr Darbey) dès 1789 pour les rhumatismes, et en Allemagne pour soigner le rachitisme en 1824.
Voir publication de Hogg en 1855, intégralement en ligne http://books.google.fr/books?id=gIw9AAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Pharmacien+Hogg&source=bl&ots=e-uFcMMugP&sig=6wLXD2xS4sZ_ivriTuKPDjuXeqk&hl=fr&ei=xmPlS_a8BIWION3e3dsN&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCIQ6AEwAw#v=onepage&q=Pharmacien%20Hogg&f=false
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