Conservation du vaccin à l’etat fluide

Comprend les procédés suivants

Plaques à capsules

Procédé ancien utilisé par Jenner. Des plaques creusées en leur centre d’une cavité sont remplis de vaccin et fermées en faisant par une lame de verre plane. Les bords des deux lames sont couverts de cire et enveloppés dans un papier noirci. Mais le vaccin pur (c’est-à-dire sans excipient)se desséche.

Tubes de Fiard

M. Fiard a employé, dès 1828, des tubes dont le diamètre est de un demi-millimètre environ. Ils ont une extrémité effilée, l’autre constituant une ampoule close. La chaleur de la main dilate l’air de l’ampoule; le bout effilé est ensuite placé sur la pustule dans la lymphe vaccinale. La main est ensuite retirée. L’air contenu dans l’ampoule reprend son volume normal ce qui entraîne, rapidement et abondamment, dans le tube, une quantité suffisante de vaccin. L’inconvénient majeur de cette technique est la grande quantité d’air contenu dans le tube.

Tubes capillaires à renflement médian : tube Bretonneau

Soucieux de la conservation et du transport du « fluide vaccin », Pierre-Fidèle Bretonneau employait des tubes capillaires de verre renflés à la partie médiane et à bouts effilés. L’invention de ces tubes, dits « tubes Bretonneau », lui a valu l’attribution d’une médaille en 1906. Ces tubes, mis en présence du liquide vaccinal, se remplissent par capillarité. La lymphe vaccinale de la génisse ayant des propriétés différentes de celle de l’humain (l’enfant est le vaccinifère le plus utilisé), la récolte du vaccin en tube capillaire diffère donc. En effet, la lymphe vaccinale de la génisse a une plasticité remarquable et une grande tendance à la coagulation. A peine sortie du bouton vaccinal, elle s’épaissit et se fige rapidement en une « gelée fibrineuse ». Incluse dans un tube, elle donne un coagulum. La coagulation de la fibrine est sans inconvénient pour l’utilisation du vaccin in situ mais pose un réel problème pour les tubes en vue d’un emploi ultérieur ou de la conservation. Au contraire, la lymphe vaccinale de l’enfant reste fluide à la sortie du bouton et ne coagule pas dans un tube. Pour la récolte du vaccin humain, on se sert donc directement des « tubes Bretonneau ». En effet, la lymphe vaccinale humaine ne coagulant pas, ces tubes capillaires sont faciles à vider de leur contenu lors de besoins ultérieurs. On pique la surface du bouton vaccinal et afin de faciliter l’écoulement du liquide, une légère compression est exercée à la base avec une pince (pince Chambon ou à verrou ou hémostatique). Une gouttelette de liquide vaccinal sort alors de l’ouverture. On en approche donc une des extrémités effilées du tube de verre capillaire que l’on tient horizontalement. La gouttelette est absorbée par capillarité et à mesure qu’il s’en forme de nouvelles, on les absorbe de nouveau de façon à remplir le « tube Bretonneau ».Ces tubes sont enfin scellés, aux deux extrémités, à la lumière (lampe ou bougie)en évitant que la chaleur agisse sur le fluide vaccinal contenu et altère ses propriétés. Cependant, il reste toujours un peu d’air pouvant nuire au vaccin. Pour une conservation encore plus sûre, les deux bouts du tube capillaire sont lutés avec de la cire à cacheter. Ainsi refermé, le vaccin humanisé se conserve très bien (jusqu’à plusieurs années) et peut être expédié. Afin de le transporter à distance et de le conserver au mieux, les « tubes Bretonneau » sont placés dans des tuyaux de plume remplis de charbon en poudre ou dans des boîtes pleines de coton, préservant ainsi les tubes de la chaleur.

En ce qui concerne la récolte du vaccin animal, les tubes capillaires ne sont pas directement utilisables et ne peuvent donc être employés pour recueillir le liquide à même la pustule. Certes, le remplissage est facile mais ils se vident difficilement voire pas du tout du fait de la coagulation de la fibrine. Le tube est alors hors d’usage. Afin de remédier à cela et de récolter du vaccin animal en vue de le conserver, il faut pratiquer une défibrination avant de remplir les tubes capillaires. Ainsi,on utilise un tube cylindrique, long de six à huit centimètres, large de deux millimètres, dont les extrémités sont effilées sans être toutefois capillaires. L’une des extrémités est plongée dans le liquide à recueillir dont l’écoulement est facilité par compression avec une pince. Le liquide pénètre plus facilement si on a écarté avec une aiguille la couche fibrineuse se formant dans la lymphe et si le tube est en position déclive favorisant l’aspiration par l’action de la pesanteur. Il arrive que la fibrine coagule au cours du remplissage: le liquide cesse alors de pénétrer dans le tube. On utilise donc un crin de cheval qu’on introduit dans le tube afin de repousser le coagulum vers la partie large du réservoir ou le crin peut aussi l’entraîner avec lui quand on le retire. Huit à dix minutes sont nécessaires pour remplir ces tubes non capillaires. Une fois le tube collecteur rempli, après une à deux heures de repos, le vaccin contient une partie liquide et une partie solide fibrineuse: un coagulum (fibrine coagulée et souvent mélangée avec des débris épithéliaux et des globules sanguins)flotte alors au milieu d’une lymphe claire et limpide. Le tube collecteur est ensuite vidé dans un verre de montre et on sépare alors, à l’aide d’une aiguille, le coagulum de la lymphe. On obtient ainsi un vaccin fluide privé de ses principes coagulants. On peut donc plonger une des extrémités du tube capillaire Bretonneau dans la partie liquide. Enfin, de même que pour le vaccin liquide humain, ces tubes sont scellés et conservés au frais et à l’abri de la lumière.

L’utilisation de ces tubes a ensuite été perfectionnée. Melsens améliore le remplissage en absorbant une petite quantité d’eau qui, vaporisée au moment de la soudure, réalise une conserve. Warlomont interpose le vaccin dans les tubes entre deux index d’huile: il aspire un peu d’huile, de la lymphe, puis de nouveau de l’huile et complète par scellage à la lampe. Muller de Berlin, remplit les tubes avec du vaccin dilué au cinquième et même au dixième dans la glycérine aqueuse. Warlomont emploie le même procédé, mais avec une liqueur plus concentrée, composée de vaccin et de glycérine aqueuse en parties égales. Chambon obture les extrémités des tubes avec un mélange de paraffine et de suif, puis avec un enduit de caoutchouc dissous par de l’éther ou avec le bitume de Judée.

Tubes thermométriformes

Conçus par le Dr Perron, avantage dans la conservation et la mise hermétique des lymphes vaccinales. Les tubes ressemblent à des thermomètres, ils sont stérilisés par la chaleur. La lymphe est aspirée par capillarité puis le tube scellé à l’aide d’une lampe à gaz ou à alcool (ne permettant pas par la forme du tube, l’entrée d’air). Ensuite on place les tubes dans une eau à 27°C entraînant une dilatation de l’extrémité du tube et une montée par capillarité de la liqueur vaccinale. La colonne liquide redescend ensuite dans une boule grâce au refroidissement rendant l’intérieur du tube ainsi hermétique.

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