Bardet

 »’BARDET Godefroy »’ Edouard (Dreux ? 1852-Paris 3/2/1923).

Attention à cette bio sur le net http://char-fr.net/SITE/Bardet-Godefroy-Edouard-1852-1914.html, inexacte au moins sur la date de décès. Le Larousse mensuel illustré est plus utile, avec en plus une photo http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k397569/f149.image.r=Larousse%20mensuel%20illustr%C3%A9.langFR.

Directeur du laboratoire d’hydrologie générale à l’école pratique des Hautes Etudes ; Secrétaire général de l’Institut d’hydrologie ; Président de la Société thérapeutique ; Rédacteur en chef du Bulletin général de thérapeutique médicale, chirurgicale et pharmaceutique (durant une trentaine d’années, 1895-1917 ?). Albert Robin en est le directeur scientifique : « Avec son action, le Bulletin était devenu un organe unique en son genre et universellement reconnu, et malgré les périodes difficiles, il est resté un des Doyens, toujours lu, de la Presse médicale française » (A. Robin, Nécrologie,  »Bulletin générale de thérapeutique », 174, 1923, p.57-62). Il fut également rédacteur en chef de  »Nouveaux remèdes » (Journal bi-mensuel de chimie médicale, de pharmacologie, de thérapeutique et d’hydrologie) dont le premier volume paraît en 1885. Il collabora aussi à  »la Vulgarisation scientifique », et à  »Savoir ».

Il commença ses études médicales à la Faculté de Paris en 1871. Il entra ensuite au laboratoire de Wurtz où pendant deux ans, il prépara les cours des deux agrégés du professeur Grimaux et Armand Gautier. Puis après avoir été pendant trois années élève de Bucquoy, Desprès, Desnos à la Pitié et Cochin, il passa brillamment sa thèse sur  »les Alcaloïdes soporifiques de l’opium », thèse qui fut couronnée par la Faculté.
Anecdote : En 1876, alors qu’il était au service du Professeur Bucquoy à l’hôpital Cochin, Bardet se rendait deux fois par semaine au Conservatoire suivre les leçons de François-Joseph Régnier (1807-1885). Il y rencontra Gabriel Hanotaux (1853-1944), ministre des Affaires Etrangères et Henry Marcel (1854-1826) directeur de la Bibliothèque Nationale.

Il se maria avec une nièce d’Henri Rochefort (journaliste et homme politique français), femme intelligente et de haute culture, elle fut à la fois son épouse, sa confidente et l’associée de ses travaux.

Sortant de la Faculté, il dut songer à se créer une situation et alla s’installer à Dreux, où son père, médecin lui-même, devait lui céder sa clientèle. Mais préférant les recherches scientifiques et se sentant peu d’aptitudes pour l’exercice de la profession médicale, il revient à Paris après avoir quitté sans regret la petite ville de province. D’ailleurs Dujardin-Beaumetz lui avait confié d’importants articles dans son  »Dictionnaire de thérapeutique et de matière médical, de pharmacologie, de toxicologie et des eaux minérales » (années 1880). Bientôt il lui confia le poste de chef de laboratoire de thérapeutique à l’hôpital Cochin (1884-1895) et le secrétariat de la rédaction de son Dictionnaire. Il édicte apparemment la « loi thérapeutique de Dujardin-Beaumetz et G. Bardet) (cf. Ville, J. Sur la loi thérapeutique de MM. Dujardin-Beaumetz et G. Bardet. Gaz. hebd. d. sc. méd. de Montpel. 1889; xi, 350-353).

A cette époque Bardet publia un « Traité d’électricité médicale » (1884) qui devient un classique, en même temps qu’il enseignait la chimie et la physique au célèbre cours de Martin-Damourette pour la préparation aux examens de doctorat.

Chargé en 1889 par la Société de thérapeutique, d’organiser le premier Congrès de Thérapeutique à l’occasion de l’Exposition universelle, il devint rapidement l’un des membres les plus actifs et les plus écoutés de cette association dont il fut élu secrétaire général en 1905. Il publia dans ses bulletins un nombre considérable de travaux remplis d’idées neuves, toutes basées sur des faits de son observation ou sur des résultats de laboratoire.

Lorsqu’en 1913 il quitta la charge de secrétaire général, ses collègues et ses amis lui offrirent, en souvenirs de ses longs et dévoués services, une médaille (oeuvre d’Albert Herbemont) qui lui fut remise à l’amphithéâtre de la Faculté de l’hôpital Beaujon l’année suivante. La cérémonie fut présidée par le Dr. Bucquoy de l’Académie de médecine. Le Docteur Gilbert y assiste et y fait la lecture des hommages envoyés par le Professeur Renaut de Lyon (anatomiste), Arnaud de Gramont de l’Institut et ancien directeur de la Société de Minéralogie, du Docteur Edgard Hirtz médecin de l’hôpital Necker et Charles Fère, président du Congrès des Villes d’eaux. Puis c’est au tour d’Albert Robin suivi du Docteur Triboulet (président de la Société Thérapeutique), d’Edmond Pottier de l’Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres, du Docteur Leven (secrétaire de la Société de Thérapeutique), du Docteur Henri Bouquet (Secrétaire général de l’Association des Journalistes médicaux), du Dr Boucquoy et du Dr Laumonier de prononcer leur allocution respective.

« Il y a quelque trente ans que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Dès le premier jour, nous avons uni nos destinées, nos travaux, nos combats, nos espérances. » (Hommage d’Albert Robin au Dr Bardet)

Vice-président de la Société de thérapeutique en 1914, et président en 1915, il dut en garder la direction pendant les années de guerre. Afin de lui témoigner sa reconnaissance, la Société le nomma président honoraire, usant de ce titre pour la première fois. Il fut également Président de l’Association des Journalistes médicaux pendant 2 ans (dates?).

« Homme de science mais savant trop peu connu, tant il répugnait à sa modestie de se faire valoir comme il l’eut mérité, Bardet s’est toujours tenu volontairement dans l’ombre bien que ses travaux dont l’énumération seule remplirait une gros volume, aient eu dans l’évolution scientifique contemporaine une part importante. » (A. Robin, Nécrologie,  »Bulletin générale de thérapeutique », 174, 1923)

Minéralogiste reconnu (président de la Société de minéralogie), chimiste, physicien, médecin, économiste, et admirable encyclopédiste. Il a jeté les fondations d’une science thérapeutique nouvelle : la chimiothérapie, découvrant les rapports entre la composition chimique des agents médicamenteux et leurs propriétés thérapeutiques.

« Ce sont des faits que l’on ne connaît pas assez, et ceux qui les connaissaient les ont volontairement oubliés pour s’attribuer la gloire d’une découverte qui appartient à Bardet. Mais pour notre ami tant regretté l’heure de la justice a sonné ; le moment est venu de le proclamer très haut, l’Etranger l’a pillé sans qu’aucune autre protestation que le nôtre se fît entendre. En voulez-vous une autre preuve ? Avec Trillat, il découvre les propriétés de l’hexaméthylènetrétramine qu’il désigne justement sous le nom de « formine ». Merveilleux médicament que personne ne vit en France, mais en Allemagne on s’empara de la formule, et on la baptisa « urotropine » » (A. Robin, Nécrologie, p.60)

Ce n’est pas de lui qu’il s’agit mais du Dr Georges Bardet (né en 1885) qui décrit le syndrome maintenant connu sous le nom de Moon-Bardet-Biedl dans sa thèse en 1920 (Sur un syndrome d’obésité congénitale avec polydactylie et rétinite pigmentaire (contribution à l’étude des formes cliniques de l’obésité hypophysaire))

Il devient un collaborateur d’Albert Robin en 1895, à la mort de Dujardin-Beaumetz. Selon Robin, dans son hommage à Bardet, c’est ce dernier qui l’a initié à l’étude des propriétés des métaux colloïdaux qu’ils ont introduit par la suite dans la thérapeutique. Sans doute par modestie, celui-ci répliqua à cette remarque : « Comme les fées de notre vieux Folklore national, vous possédez la baguette divine qui transforme et embellit tout ce qu’elle touche. » (Discours du Dr G. Bardet, Hommage au Docteur Bardet, p.31-32)

Son oeuvre hydrologique et climatologique fut immense et remonte au début de sa carrière, depuis son premier voyage aux stations françaises en 1882, et plusieurs tournées en France et à l’étranger dont plusieurs pendant la guerre qui lui ont permis de faire connaître les stations françaises, améliorer leur fonctionnement, perfectionner l’organisation, étudier l’action des eaux, et instruire les étudiants et les médecins. Dans les années 1920, c’est probablement lui qui publie sur la station thermale de La Roche-Posay. Il a un lien d’amitié avec le sénateur Placide Astier, président du groupe interparlementaire des stations thermales de France.

Il demanda la création d’une chaire d’Hydrologie à la Faculté de médecine, mais celle-ci lui fut refusée car il ne possédait pas l’agrégation. Il fonda alors, non sans quelques oppositions, l’Institut d’hydrologie et de climatologie dont il devient l’un des directeurs et le secrétaire général.

Il poursuivit ses travaux de laboratoire avec son fils Jacques sur la recherche des métaux rares dans les eaux minérales, découvrant la présence de Germanium dans le dépôt des eaux de Vichy, éclairant d’obscures questions de Géologie.

« Bardet ne se laissa jamais tenter ni par les décorations ne par les distinctions officielles, et il n’a eu besoin d’aucun effort pour ne pas les rechercher, parce que rien dans leurs faibles avantages n’était capables de satisfaire son cœur, ni même de mériter son désir. Ce cœur, d’ailleurs, combien de fois, ses amis ont eu l’occasion d’en mesurer la délicatesse et la profondeur. » (A. Robin, Nécrologie, p.62)

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 »’Sources »’

 »Hommage au Dr G. Bardet directeur du Laboratoire d’hydrologie générale à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes… 29 mars 1914 ». Paris : Imprimerie Levé, 1914. 48 p.

ROBIN, Albert, Nécrologie, Bulletin générale de thérapeutique, 174, 1923, p.57-62

Voir sa nécro notamment par A. Desgrez (Ann. Inst. hydr. 1923; 1: 11-4)

Linossier G., Paris médical (partie paramédicale), 1923, 48, p.351. (portrait)

Presse thermale et climatique. 1923. 64. p. 73

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 »Publications de Godefroy Bardet » (extraits)

Bardet, G. & Égasse, E. Formulaire des nouveaux remèdes. Paris 1886; 1ère édition. Plusieurs éditions ont suivi (jusqu’en 1905 ?), éditées par G. Bardet seul

Bardet, G. Avantages climatothérapiques des côtes de Bretagne pour l’installation de sanatoria. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1890; cxix, 145-166

Bardet,  »’Rapport sur un travail présenté par M. le docteur Bernheim: ‘Transfusion du sang de chèvre et tuberculose » ». Bull. et mém. Soc. de thérap. 1891; 237-240

Bardet, G. De la valeur alimentaire du pain de Graham; hygiène et thérapeutique. Bull. et mém. Soc. de thérap. 1894; 161-166

Bardet, G. De la fabrication du lait destiné à l’alimentation des grandes villes. Nouv. remèdes 1897; xiii, 257-272

Bardet, G. Hygiène culinaire; le pain et la patisserie. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1897; cxxxiii, 204; 261

Bardet, G. Considérations sur l’hygiène culinaire dans ses rapports avec la pathologie générale et le régime. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1897; cxxxii, 97; 296; 351; 481; 539: cxxxiii, 13; 204; 261

Bardet, G. Hygiène culinaire; des boissons usuelles. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1897 cxxxii, 481; 539 & cxxxiii, 13

Bardet, G. De l’alimentation artificielle; poudres et extraits de viande, peptones et albumoses; peptones caséinates, somatose, nutrose, eucasine, etc. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1898; cxxxv, 457-470

Bardet, G. Action thérapeutique des phosphoglycérates acides. Compt. rend. Acad. d. sc. 1900; cxxx, 956

Robin, A. & Bardet, G. Un médicament aromatique analgésique et antipyrétique excitateur des échanges organiques, le diméthylamidoantipyrine ou pyramidon. Cong. internat. de méd. C. r. 1900 sect. de thérap., 137-144. Also: Bull. gén. de thérap. [etc.], Par., 1900, cxl, 113-123.

Bardet, G. De l’établissement du régime en quantité; l’albuminisme et ses dangers. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1902; cxliv, 779-793

Bardet, G. Essai sur l’avenir de la pharmacie. Nouv. remèdes 1902; xviii, 385-388

Bardet, G. Considérations générales sur le régime lacté et sur le régime ordinaire chez les dyspeptiques par excitation ou hypersthéniques; importance de la notion de quantité dans le régime. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1903; cxlv, 724; 756; 837; cxlvi, 4; 49

Robin, A. & Bardet, G. Action des métaux à l’état colloidal et des oxydases artificielles sur l’évolution des maladies infectieuses. Compt. rend. Acad. d. sc. 1904; cxxxviii, 783-785. Also: Rev. de thérap. méd.-chir., Par., 1904, lxxi, 221.

Robin, A. & Bardet, G. Les ferments métalliques en thérapeutique; considérations biologiques. Rev. scient. 1905, iii, 161-166

Bardet, G. Influence de l’enrobage sur l’action des médicaments, localisation et modification des effets. Bull. gén. thér. 1905; 150: 597-619

Bardet, G. Diète absolue et alimentation restreinte dans le diabète. In: Guelpa (G.), Autointoxication et désintoxication, Par., 1910, 48-58.

Bardet, G. La ration sportive. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1910; clix, 657-661

Bardet, M (?). Sur un café rendu inoffensif par la décaféination. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1910; clix, 770-773

Bardet G. Le régime des arthritiques. Ouvrage 1912

Bardet, G. Régime, cure thermale et goutte. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1913; clxv, 214-229

Bardet, G. Rationnements économiques; préjugés alimentaires. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1916-17; clxix, 241-251

Bardet, G. Etablissement de la ration alimentaire normale. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1916-17; 593; 636

Bardet, G. Les chances de la France au point de vue économique après la guerre; les industries paramédicales. Bull. gén. thér. 1916-18; 921-6

Bardet, G. La ration normale; moyens pratiques de l’établir; guide pratique d’hygiène alimentaire à l’usage des médecins, des infirmières visiteuses et des instituteurs. O. Doin & fils, Paris 1917, 129 pp. In-8°

Bardet, Rôle physiologique, pathogénique et thérapeutique des vitamines. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1920-21; clxxi, 234

Bardet, G. Les médicaments énergétiques. Bull. gén. de thérap. [etc.] 1921; clxxii, 117-133 et Bull. Acad. de méd. 1921, lxxxv, 136-138

Bardet ?, Les indications majeures de la cure de La Roche-Posay dans les dermatoses. J. de méd. de Bordeaux 1923 liii, 35

Bardet, GEORGES & Albert Guyot. La Roche-Posay-les-Bains. J. de méd. de Bordeaux 1921 li, 377-379

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