Lettre de Sr Ste Hildegarde du 3 décembre 1900

Lettre se trouvant dans les archives de La Pommeraye, à la rubrique Dispensaire

Tours, le 3 Décembre 1900

J.M.J.

Ma Révérende Mère,

Monsieur le Docteur, en nous payant notre trimestre, nous a remis cinquante francs de plus, et il nous a dit que ce serait ainsi à tous les trimestres. Je l’ai remercié et je lui ai dit que j’allais vous en informer.

Depuis ma dernière lettre nous ne manquons pas de travail, il y a de la variole sur divers points de la France, à cause de cela, il faut que nous fassions des tubes, en grande quantité, nous ne faisons pour ainsi dire que cela, il a été vacciné quatre veaux et récolté deux cette semaine, il en sera ainsi tout le mois de Décembre.

C’est toujours pour nous un ennui que ces bêtes viennent au Dispensaire ; un jour que Monsieur le Dr se plaignait de l’inexactitude des bouchers, ma Sœur lui dit qu’il pourrait, s’il voulait être mieux, vacciner au Plessy mais il a répondu qu’il n’était point organisé pour cela, et qu’il n’aurait personne pour lui aider ; ma sœur lui a dit que, gagnant de l’argent, il lui serait facile d’être plus commodément. Nous croyons que c’est pour cela qu’il a délié le cordon de sa bourse.

Ma Révérende Mère, permettez-nous à cette occasion de vous parler de notre situation de ce qui nous est un sujet d’ennui, nous sommes assez mal logées, les appartements ne se commandent pas, notre cuisine est dans un triste état, il faut aller chercher l’eau dans la rue.

Nous sommes obligées d’avoir souvent une femme de journée et camille presque tous les jours. Pour nous ôter de la besogne, le Dr envoie des enfants se faire soigner chez les Sœurs de la rue Colbert.

Il nous a offert de nous payer notre raccommodage, mais cela avant de nous avoir donné ce que je vous ai dit plus haut.

Nous avons fait, depuis le mois de janvier jusqu’à ce jour 12200 tubes à 1f50 et 57800 à 0f75 puis 48600 à 0f40.

Notre voyage à St Cyran nous a été promis, ma Révérende Mère, s’il vous plaît nous permettre d’y aller, si on nous l’offre.

Nous avons appris que vous étiez enrhumée, nous demandons au bon Dieu qu’il vous guérisse au plus tôt.

Daignez agréer,
Ma Révérende Mère,
Le profond respect de vos filles en N.S.

Sr M. Ste Hildegarde.

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