Lettre d’Edmond Chaumier du 20 août 1891

Lettre se trouvant dans les archives du Dispensaire à La Pommeraye, mais se rapportant essentiellement à l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine.

En marge : le 22 Août 91, demandé qques jours avant de répondre définitivement

Répondu affirmativ. le 29 Août 1891

19 bis rue de Clocheville

MALADIE DES ENFANTS

De 1 à 3 heures

Le Dimanche excepté

Tours, 20 août 1891

Madame la Supérieure,

Je viens vous demander si vous pouvez nous fournir des religieuses pour l’œuvre des enfants tuberculeux de Touraine. Depuis le commencement de l’année je m’occupe de cette œuvre.

La commission administrative va se réunir d’ici peu de jours et je désirerais pouvoir lui proposer de vos sœurs.

Nous allons installer prochainement la maison de nos petits protégés dans la campagne de Tours. Comme l’œuvre n’est pas encore très riche nous aurons d’abord 4 ou 6 enfants.
Ce seront des enfants à peine touchés par la maladie qui devront rester la plus grande partie de la journée dans le jardin. Il faudra une fois par jour leur faire une petite classe.

La religieuse qui sera à la tête de l’établissement devra donc être dans les conditions nécessaires pour enseigner. Elle devra de plus être bonne administratrice car il faudra bien gouverner la petite fortune de nos petits malades afin de dépenser le moins possible.
Je désirerais, au commencement du moins, n’avoir que deux sœurs. L’une dirigerait et ferait la classe ; l’autre ferait la cuisine, le ménage, etc.
Plus tard on prendra un homme et une femme pour aider, mais au début si on pouvait s’en passer, on pourrait recevoir 2 petits malades de plus.

Vous voudrez bien me dire, Madame la Supérieure, si je peux proposer des sœurs de votre communauté, et quelles seront les conditions. L’œuvre nourrirait les religieuses, elles seraient blanchies aux frais de l’œuvre.
Au commencement, nous demanderons beaucoup de dévouement à nos sœurs. Pour asseoir notre œuvre solidement, nous serons obligés d’aller très lentement, et de vivre avec beaucoup d’économie.
Il y aura un grand jardin qui fournira des légumes ; on fera travailler les enfants à les cultiver. Cela fera du bien à leur santé et aidera à les faire vivre.

Madame Chaumier a remis l’autre jour 100 f à sœur Ste Agnès. Faudra-t-il lui remettre le reste du trimestre lors de son départ pour la retraite ?

Depuis quelques jours il vient coucher au dispensaire une jeune religieuse qui était à Limeray ; elle souffre beaucoup des yeux. J’espère l’améliorer beaucoup avant son départ, et la guérir complètement ensuite, si elle revient dans les environs de Tours.

Je vous rappellerai, Madame la Supérieure, de vouloir bien choisir pour mon dispensaire une religieuse remplissant toutes les conditions que je vous ai énumérées dans une précédente lettre, et je vous prie de croire à tout mon respect.

Dr. Edmond Chaumier

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