Lettre de Sr St Anicet du 9 mars 1896

Se rapporte à l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine, billet adressé à la Supérieure générale des Religieuses de la Providence, de la Pommeraye.

Ste Radegonde, 9 mars 1896

J.M.J.

Ma Révérende Mère,

Je vous remercie de votre bonne petite lettre, de concert avec vous, nous prions St Joseph.

Nous savons aujourd’hui à quoi nous en tenir et je m’empresse de vous en informer. Hier soir, dimanche, Mr le Docteur Chaumier est venu m’annoncer qu’il ne pouvait pas trouver de maison à louer et que, par conséquent, ils étaient décidés à renvoyer tous les enfants, et cela se dit tout seul, les Sœurs aussi.

Tout le mobilier va être vendu ; cela doit vous donner à penser que ces Messieurs n’ont pas l’intention de continuer leur œuvre. A l’annonce de la suppression du Sanatorium, la Maîtresse des Novices était présente, elle pourra vous dire de vive voix comment les choses se sont passées.

Monsieur le Curé a acheté la propriété du Sanatorium samedi dernier, le marché s’est fait chez nous. Le propriétaire a accordé à Mr le Curé 3000 frs de diminution, par conséquent l’achat est de 97000 frs.

Le publique ne sait pas encore les intentions de Mr le Curé.

Je crois pouvoir vous dire, ma Révérende Mère, que ma Sr Marie de l’Enfant-Jésus ne peut pas soutenir un poste dans un établissement.

Bien que Monsieur le Curé n’ai l’intention de n’avoir que trois sœurs pour l’instant, il veut bien et même il désire que ma Sœur Marie reste quelques mois ; du reste la Mère Marguerite doit vous en parler.

Je pense que je vais être obligée de conduire moi-même les trois jeunes filles du Sauvetage de l’enfance, à Paris, s’il faut que je fasse cette besogne, ce n’est guère amusant.

Je crois m’apercevoir que Mr Chaumier a honte de voir son œuvre disparaître, il ne veut pas écrire lui-même pour renvoyer les enfants, il me prie de le faire en son nom.

Croiriez-vous, ma Révérende Mère, que Mr Chaumier va avoir le courage de vendre les six lits que Mr le Curé a donnés, une armoire, trois tables et un petit meuble qui est dans le Salon.

Dans quelques jours je vous écrirai encore pour vous dire comment vont s’arranger les choses.

Daignez agréer,

Ma Révérende Mère,

l’assurance du profond respect de toutes vos filles.

Sr Anicet.

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