Lettre de Sr Ste Candide du 27 mars 1893

Se rapporte à l’Oeuvre des enfants tuberculeux de Touraine, billet adressé à la Supérieure générale des Religieuses de la Providence, de la Pommeraye.

Ste Radegonde le 27 Mars 1893

J.M.J.

Ma Révérende Mère,

J’attendais pour vous écrire que nous fussions un peu installées dans notre nouvelle maison. Nous sommes venues en prendre possession mercredi 22 courant. St Joseph y est entré le premier comme administrateur et directeur de l’œuvre ; s’il pourvoie bien la maison, comme on l’espère bien, l’établissement portera le nom : Asile St Joseph. Pour le moment, je vous prie, Ma Révérende Mère, de ne plus mettre sur les lettres : au Petit Bois, mais seulement rue Jeanne d’Arc. Nos petites filles sont rendues à leurs parents ; il nous arrive demain des petits garçons ; d’ici quelques temps, nous en aurons 10 ou 12. Ces MM. Demandent si nous serons empêchées de leur faire une classe suivie, ou si on devra faire une déclaration, ou demander une autorisation ; enfin, ce que la loi permet de faire. Ces enfants sont tous maladifs. Ne sera-ton point obligé de les conduire à la classe communale, tous les jours ? Telles sont les questions que l’on me charge de vous présenter. Je crois que l’on va vous demander prochainement une religieuse brevetée.

Il me tarde beaucoup, Ma Révérende Mère, que vous veniez nous voir dans notre nouvelle habitation. Je recommande bien à vos prières notre établissement ; ces MM. ne sont pas toujours d’accord, de là des ennuis, oui priez beaucoup ; les prières de la Comté obtiennent tout. La Ste Vierge, St Joseph, les âmes du purgatoire sont priés et suppliés pour notre œuvre. Nous nous sommes assez fatiguées pour notre déménagement, moi surtout, je fais triste mine depuis deux jours. Lorsque vous viendrez à Ste Radegonde nous vous raconterons le malheur auquel nous avons échappé le 1er Mars ; remerciez le bon Dieu avec nous Ma Révérende Mère ; vous deviez avoir trois religieuses de tuées sur place, nous et nos enfants nous arrivions écrasées devant le bon Dieu et sans avoir le temps de faire le moindre mouvement pour parer au danger. Lorsque j’y pense, je tremble encore.

Je suis avec un profond respect,

Ma Révérende Mère,

Votre très humble fille

Sœur Ste Candide

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